Mauritanie : le dialogue politique semble être remis aux calendes grecques par Ould Ghazouani

Après plus de trois mois de suspension du dialogue politique par la commission nationale préparatoire les observateurs pointent aucun signe de retour du pouvoir à la table de négociation. Ould Ghazouani consolide son pouvoir avec en toile de fond le changement de nom de l’UPR qui devient INSAF c’est-à-dire Equité pour de nouvelles instances dirigeantes du parti.

Cette nouvelle orientation politique vise à préparer les élections législatives municipales et régionales de 1983 avec la présidentielle de 2024 en ligne de mire. Il s’agit d’un nouveau tournant après 3 années de gouvernance contrastée de Ould Ghazouani. Avant la célébration de ce troisième anniversaire il s’est attaqué à la liberté d’expression avec l’adoption de la loi pour la protection des symboles de l’Etat contre surtout les réseaux sociaux et la presse en ligne.

Une atteinte des libertés qui sera suivie par la suspension unilatérale du dialogue politique par la commission nationale préparatoire qui accuse l’opposition d’en être responsable. Et depuis plus de trois mois les observateurs pointent aucun signe de retour du pouvoir à la table des négociations réclamé par l’opposition.

Le président mauritanien semble revenir sur sa première position que la Mauritanie n’est pas en crise politique. Il semble ne pas être pressé pour s’accommoder à cette situation qui l’arrange où l’opposition est enfermée dans ses divisions. Ce long silence du chef de l’exécutif sur l’avenir du dialogue politique laisse planer une redistribution des cartes qui tend à réduire au minimum l’expression de l’opposition comme en témoigne la préparation unilatérale des élections de 2023.

Dans ce contexte difficile exacerbé par les inondations et l’inflation, il n’est pas prêt à s’engager dans un bras de fer avec l’opposition. Les observateurs ne sont pas dupes. Ould Ghazouani ne souhaite pas une révision du système électorale encore moins une réforme du système éducatif qui remettrait en cause l’hégémonie de l’arabe.

 

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 26 août 2022)

 

 

 

 

 

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