Tous jeunes enfants, nous avions développé diverses techniques de chasse aux pigeons qui pullulaient dans les rochers et les acacias aux environs de « Gleib zbel *» – littéralement » Cœur de bouse » – à l’est d’Aioun El Atrouss.
Ce jour-là, la promesse d’un bon petit goûter bien charnu se promenait ostensiblement devant nous.
Par son port altier et son roucoulement lancinant, ce beau pigeon nous narguait, c’était évident.
En brochette sur le petit feu qui crépitait au creux de la petite dune adossée à l’ocre roche, un délice annoncé.
Pour autant, les lance-pierres et autres silex tranchants n’avaient pas d’effet, il était intouchable.
Il fallait alors sortir le grand jeu : quelques grains de riz, un petit morceau de bois, un bout de ficelle et surtout la calebasse empruntée à un berger du voisinage.
Notre piège était fonctionnel, notre feu crépitait de plus en plus fort.
Il suffisait de tirer la ficelle au moment opportun juste quand l’oiseau passera sous la calebasse par le côté surélevé par un petit morceau de bois.
Un petit grain, et deux et trois…Et hop ! Notre pigeon était fait.
Un coup sec sur la ficelle, il était pris au piège. Notre jeune ami se précipita alors pour admirer le trophée. Il souleva lentement la calebasse pour se saisir de l’oiseau.
Celui-ci dans un battement d’ailes, lui asséna un petit coup de bec libérateur de telle sorte que notre compère trébucha et se retrouva coincé dans la fameuse calebasse.
Nous voilà entrain de décoiffer le postérieur de notre ami pris en tenailles au fond du récipient pendant que notre goûter prenait son envol.
Et le feu crépitait toujours…
Elbane Hamady
Suggestion kassataya.com :
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