Les observateurs reviennent cette semaine sur l’échec des réformes engagées depuis 2019 qui résulte de la mauvaise exécution des projets de développement et de la politique éducative et agricole à plusieurs vitesses.
A l’évidence un seul quinquennat ne suffit pas à enrayer la pauvreté de plus de la moitié des Mauritaniens encore moins de compter sur des secteurs productifs gangrenés par la corruption après plus d’une décennie de pillage des ressources naturelles.
La Mauritanie est mal partie depuis 1978 avec une alternance militaire qui n’a que trop durer. L’espoir d’une Mauritanie apaisée et réconciliée avec elle-même après les déportations massives des noirs en 1989 au Sénégal et au Mali sous le régime de Ould Taya et d’un pays prospère s’éloigne au fur et à mesure du quinquennat de Ould Ghazouani.
Après trois ans de gouvernance, les Mauritaniens ne retrouvent pas le sourire encore moins le ventre plein et en dernier ressort une école républicaine pour tous les écoliers. Ce regard pessimiste des observateurs est un constat d’échec des réformes engagées qui résulte de la mauvaise exécution des projets de développement relatifs aux infrastructures routières et hospitalières, à l’hydraulique et à l’assainissement et à l’aménagement du territoire , mise dans le panier des lenteurs administrative et enfin de la politique éducative et agricole à plusieurs vitesses d’un gouvernement tourné vers la deuxième candidature du président mauritanien avec les législatives municipales et régionales de 1983 en ligne de mire. Si c’est vrai qu’un seul quinquennat ne suffit pas pour résoudre la pauvreté qui découle d’un paradoxe de la gestion des ressources naturelles en revanche un quinquennat peut jeter les premiers jalons d’une bonne cohabitation entre les différentes composantes nationales qui passe par le règlement définitif du passif humanitaire.
Au-delà d’une cohésion sociale maîtrisée, l’amorce d’une politique agricole inclusive qui rompt avec l’expropriation des terres agricoles de la vallée sous prétexte d’une mise en valeur mais au profit des hommes d’affaire d’une seule communauté et des étrangers. La remise en cause de la politique du grand effacement des populations du Sud est un préalable pour une agriculture autosuffisante.
En cinq ans également les Mauritaniens peuvent sentir le début d’une réforme juste du système éducatif qui dans sa forme actuelle est une accélération du processus d’assimilation des écoliers non arabophones.
En réalité le seul combat que mène Ould Ghazouani c’est de gagner du temps aussi bien pour le dialogue politique que l’affaire politico-judiciaire de la décennie et d’anesthésier les populations en prétendant résoudre leurs besoins en eau et en électricité et avoir une stratégie anti -crise sur la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants sans aucune vision à long terme.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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