Mauritanie : ces « nègres-zéros » de la République qui interpellent les observateurs

Après la contribution des historiens mauritaniens de la diaspora Ciré Bâ et Boubacar Diagana sur les insultes et invectives du ministre de l’Economie Ousmane Kane c’est le professeur Ely Mustapha qui revient cette semaine sur ces « nègres » de la République relançant ainsi le débat sur le patriotisme en Mauritanie.

 

La vidéo a circulé la semaine dernière sur les réseaux sociaux et s’est propagé dans le monde entier. Le ministre de l’Économie lors d’une tournée dans une localité proche de Ngawlé, symbole de la résistance des populations contre l’expropriation de leurs terres agricoles par l’Etat, a qualifié les exilés et les déportés de 1989 de diviseurs et assimilés à Satan.

Des propos qualifiés d’insultes et d’invectives par les historiens mauritaniens de la diaspora Ciré Bâ et Boubacar Diagana qui font tomber le masque c’est-à-dire un ministre au service d’un système au profit d’hommes d’affaires maures.

C’est le « nègre-service » qui est pointé du doigt ou « nègres » de la république au cœur de la réflexion de l’éminent professeur mauritanien Ely Mustapha qui part du principe que les nègres de la politique servent les basses œuvres de ceux qui s’accrochent au pouvoir du fait indépendamment de la couleur de leur peau ou de leur religion ou de leur appartenance ethnique.

Mais la Mauritanie fait exception à la règle parce que ces nègres sont de vrais « nègres » concept utilisé par le président sénégalais Senghor dont la contribution pour la négritude a dépassé les frontières sénégalaises.

Le professeur mauritanien abonde dans le même sens que les deux historiens de la diaspora que Kane Ousmane fait partie des nègres qui ont trahi leurs valeurs communautaires pour des prébendes d’un système politique qui se sert de lui.

Et selon les propres termes de Ely Mustapha, ces nègres-là sont des « relais » politique » du pouvoir. Ils sont présents dans tous les rouages de l’Etat, des secrétaires généraux aux ministres, des directeurs généraux de sociétés d’Etat, des conseillers à la présidence ou dans les ministères, tous nommés pour rendre néant à tout changement. Les observateurs rappellent que beaucoup d’entre eux ont fermé les yeux ou participé directement à la déportation en 1989 de milliers de noirs au Sénégal et au Mali ou détourné leur regard après l’assassinat de 28 soldats issus de leur communauté à Inal en 1991.

Ce sont les « nègres-zéros » de la République pour le professeur Ely qui absorbent ainsi tout effort de leur communauté comme le zéro l’est pour toute multiplication. Le côté dramatique c’est qu’ils appartiennent à toutes les communautés négro-mauritaniennes, pulaar, soninkés et ouolofs.

Pas étonnant que le ministre de l’Economie fasse des sorties médiatiques contraires aux intérêts des populations de la vallée pourvu qu’il reste longtemps au pouvoir parce qu’il est compétent.

C’est un débat qui relance la stratégie de quota du pouvoir ou de dosage ethnique depuis Mokhtar Ould Daddah à Ould Ghazouani qui initie la discrimination positive avec la nomination de nègres-zéros pour perpétuer le racisme d’Etat. Contrairement aux patriotes qui refusent toute compromission et s’inscrivent dans l’intérêt du pays et des composantes dans leur diversité culturelle et linguistique.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

Suggestion kassataya.com :

Mauritanie : ces « nègres » de la République / Par Pr ELY Mustapha

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 08 août 2022)

 

 

 

 

 

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