La dernière sorcière de Salem disculpée… 329 ans après sa condamnation

Elizabeth Johnson Jr. était la toute dernière sorcière de Salem dont le nom n'avait pas été officiellement acquitté. C'est désormais chose faite, grâce à une professeure américaine et sa classe de collégiens.

 Vanity Fair – La semaine dernière, elle était encore une sorcière. Ce n’est que depuis ce jeudi 28 juillet que le nom d’Elizabeth Johnson Jr. a été innocenté, à Salem, dans le Massachusetts (États-Unis). Elle avait été condamnée à mort en 1693, après avoir été reconnue coupable de sorcellerie lors d’un procès qui l’accusait, avec 20 autres membres de sa famille. Ils avaient finalement tous échappé à la sentence ultime, en obtenant un sursis. Mais son casier n’avait jamais été vidé.

Ce n’est que 326 ans plus tard, en 2019, que quelqu’un s’est penché sur son cas. Cette justicière, c’est Carrie LaPierre, une professeure des écoles. Avec sa classe de collégiens et l’aide de la sénatrice Diana DiZoglio, ils ont réussi à faire acter officiellement son innocence, comme le relate le New York Times.

« Je suis très contente et soulagée, souffle Carrie LaPierre, mais aussi déçue de ne pas pouvoir partager cela avec les enfants, car ils sont en vacances d’été. » La professeure explique que pouvoir participer à l’acquittement d’Elizabeth Johnson Jr. était un projet de rêve pour elle. Cela lui a permis de transmettre à ses élèves la valeur de la persistance mais aussi le fonctionnement du système judiciaire.

Pourquoi avait-elle plaidé coupable ?

L’histoire d’Elizabeth est très peu connue. La jeune femme avait 22 ans lorsqu’elle a été condamnée. Carrie LaPierre suppose qu’elle souffrait potentiellement de troubles psychiques. Elle ne s’est jamais mariée et n’a pas eu d’enfant. Deux raisons largement suffisantes pour soupçonner une femme de sorcellerie, à cette époque.

Lors de son procès, elle avait plaidé coupable, bien que totalement innocente. Emerson W. Baker, professeur d’histoire à l’Université de Salem explique ce phénomène. Certaines personnes avaient peur d’être torturées lors d’un interrogatoire et préféraient donc se dénoncer tout de suite, pour y échapper.

D’autres pensaient sincèrement qu’elles étaient des sorcières sans le vouloir. À force de vivre dans une société qui tambourine sans cesse que les sorcières pullulent, le message finit par envahir les esprits. « Peut-être qu’Elizabeth s’est dit : « Je ne pense pas être une sorcière, mais il se peut que j’ai eu des mauvaises pensées que je n’aurai pas dû avoir », spécule le professeur Baker.

La vie sauve mais une réputation ruinée 

La dernière raison qui poussait les gens à plaider coupable, c’est la survie, tout simplement. En 1692, la population commence à se rendre compte que ceux qui plaidaient l’innocence étaient pendus très rapidement, alors qu’un sursis pouvait être accordé aux coupables assumés. À Salem, les 19 personnes qui ont clamé leur innocence cette année ont immédiatement été exécutées, à l’inverse des 55 qui ont plaidé coupable, qui ont échappé à une mort imminente.

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Source : Vanity Fair (Le 01 août 2022)

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