Nous n’étions ni au Brésil ni au Congo, nous étions bien au sud du tropique du cancer, sur les dunes blondes aux confins des Mauritanides.
Bien calée entre le pouce et l’index, elle avançait de manière aléatoire en se frayant un chemin dans cette dense forêt.
La tondeuse à cheveux cheminait par à-coups sur le crane du jeune ado. Quelques grains de sable mettaient à mal la belle mécanique coupeuse de têtes familiales.
Le ressort fatigué ne permettait plus une progression fluide.
Et hop ! La pression trop lâche entre les peignes, les cheveux glissaient entre les lames par intermittence sur cette tête bien pleine.
Une catastrophe de coupe de cheveux pour un jeune garçon, genre piste bosselée pour une chevauchée en 4×4.
Une tête à ne surtout pas montrer !
Pour le coup, un « hawli*»-turban était forcément indispensable pendant plusieurs jours le temps de retrouver une tête bien faite.
Bon, en attendant une autre tête avait une toute autre destinée.
Elle trônait en plein milieu d’un fabuleux couscous aux grains gros comme du caviar.
Une poudre verte de feuilles séchées et pilées de baobab accompagnée de beurre fondu donnait à notre couscous ce « glissant » inimitable.
Ah ! Ce moelleux chevreau à la « marmite ».
Bon, prudence, prudence…
Cette coupeuse de têtes, quelques soubresauts incontrôlés, et hop !
Elbane Hamady
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