De retour à Nouakchott après des vacances entre regs lunaires, roches calcinées et constellations d’étoiles, me revoilà du côté pile de la Mauritanie.
Odeurs, bruits, vieux tacots sortant de nulle part, feux de signalisation toujours verts, la vie dans toutes ses dimensions organisées et désorganisées.
Nouakchott toussait, pliait mais ne cassait pas.
Entre les bandes de copains bras dessous bras dessus qui déambulaient nonchalamment et les dames dont les mains teintes de henné s’agitaient dédaigneusement devant les étalages multicolores pendus sur deux pneus tenus par un essieu glané sur une vieille carcasse de 4L, respirer l’air frais des espaces sans limites était compliqué.
De l’oxygène…
Ce jour là, après une petite pause à l’essencerie de la « BMD », notre toyata avensis traversait « Las Palmas » tombeau ouvert, direction Nord.
Tout droit le filet d’asphalte semblait sans limite. Dans un crissement de pneus et un hurlement de cardan défaillant, nous avions bien failli louper l’improbable petit panneau signalétique.
A gauche toutes !
Derrière l’autre dune, c’était l’océan.
Cette poussière d’eau enlevée par le vent à la crête des vagues qui venait se briser sur le sable chaud.
Ces paillottes, ces longues chaises, ces embruns…
Bon, on fait quoi ?
Presque mal à l’aise dans nos boubous et nos serwals le temps d’un battement d’ ailes d’une mouche, nous voilà déjà dans une autre dimension.
Nouakchott toujours.
Elbane Hamady
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