Crise au Mali : le colonel Goita à l’épreuve de tous les dangers de la sous-région subsaharienne

Le président de la transition démocratique malienne, le colonel Goita vient d’échapper à une attaque terroriste contre sa résidence, la garnison de Kati au moment où il fait face à l’affaire d’une quarantaine de soldats ivoiriens accusés de déstabiliser le pays.

Au cœur de la crise malienne depuis le deuxième coup d’Etat du colonel Goita c’est le bras de fer entre les autorités de transition et la France qui a conduit le départ des forces Barkhane et le retrait des bases militaires françaises du Mali.  Bamako s’est tourné vers Moscou pour accélérer ce départ par l’installation de mercenaires du groupe russe Wagner. C’est la rupture entre Bamako et Paris dont la première conséquence est sans aucun doute les sanctions économiques et financières de la CEDEAO qui n’ont duré que six mois.

Cet isolement a basculé définitivement le Mali dans le giron de la Russie et a permis au colonel Goita de couper le cordon ombilical avec la Françafrique et de se retirer du G5 Sahel et de la force conjointe dont la mission principale est de permettre aux cinq Etats membres de lutter contre les Jihadistes.

Cette brèche est une porte ouverte aux groupes terroristes dont l’Etat islamique et le groupe de soutien à l’islam et aux Musulmans qui se définit comme la branche officielle d’Al Qaeda au Mali, très actifs aux trois frontières (Mali-Burkina et Niger). Cette dernière organisation terroriste serait à l’origine de la dernière attaque contre la résidence du colonel Goita la garnison de Kidal. Un avertissement que les jihadistes peuvent à tout moment attaquer même la capitale malienne.

Cette progression dangereuse coïncide avec l’affaire des 40 soldats ivoiriens détenus à Bamako accusés de déstabiliser le pays. Le président sénégalais Macky Sall et président en exercice de l’UA est attendu à Bamako pour une médiation. Deux graves faits qui viennent confirmer que le colonel Goita est assis sur un volcan.

La moindre éruption sera fatale aux Maliens qui aspirent à la réconciliation nationale et à traverser sans trop de secousses deux ans encore de transition avant les élections. Face aux Jihadistes requinqués de leur avancée au Sahel et au-delà, à la France belliqueuse et revancharde, à la Cote d’Ivoire, meilleur élève de la Françafrique, la traversée du désert sera difficile pour l’homme fort du Mali soutenu par son peuple.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 23 juillet 2022)

 

 

 

 

 

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