Mauritanien : la deuxième lecture de la loi d’orientation sur l’éducation dans le collimateur de l’Organisation pour l’officialisation des LN

L’avant-projet de la loi d’orientation sur la réforme du système éducatif qui vient d’être adoptée en seconde lecture par le dernier conseil des ministres suscite des réactions mitigées de l’Organisation pour l’officialisation des LN ( Pulaar, soninké et ouolof) qui considère  la réforme floue dans ses grands principes reléguant les LN au stade de langues  à la fois de communication et d’enseignement.

Contrairement à la langue arabe qui ne laisse aucun doute sur sa suprématie en tant que langue d’ouverture et d’enseignement pour tous les écoliers mauritaniens. Dans la nouvelle mouture de la loi d’orientation, l’enseignement préscolaire est assuré dans les langues nationales jusqu’à la cinquième année où l’enfant est préparé à intégrer le primaire.

Mais que le programme intégrera l’arabe et le coran. Le mélange de langue de communication et d’enseignement rend la réforme inaudible l’expérimentation de deux années qui sera évaluée scientifiquement. Une démarche inquiétante pour l’Organisation pour l’officialisation des LN qui pressent déjà un coup fourré dans la perspective d’arrêter le processus en 2024 qui coïncide avec la fin du premier mandat de Ould Ghazouani. Et le paradoxe mauritanien continue avec un système arabisant à outrance qui continue de donner des résultats catastrophiques comme en témoignent les 12 pour cent de réussite en 2022 progressant légèrement que de 4 pour cent par rapport à 2021.

Une hécatombe du BAC qui ne fait pas bouger l’Education nationale après l’échec de plus de 5 réformes. En revanche, le ministre de l’Education nationale lâche un peu du lest avec le français qui sera enseigné en tant que langue d’ouverture et d’enseignement de certaines matières et également avec l’introduction de l’anglais dès la première année du collège. Pas étonnant que la nouvelle réforme passe sous silence l’officialisation des LN que l’OLAN appelle de tous ses vœux pour la justice sociale.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste