Mauritanie : un gouvernement de promesses enclin à l’affichage médiatique

Face à la situation économique et politique difficile, le gouvernement joue la carte des promesses pour résoudre les problèmes des citoyens relatifs à la soif et à la faim, à la sécurité alimentaire, à l’insécurité, à la pénurie de carburant, à la hausse des prix des denrées alimentaires et à la hausse des contaminations du covid-19.

C’est un gouvernement qui communique plus à la presse qu’il est dans l’action. Une ambition trompe-l’œil sur les enjeux nationaux en particulier le dialogue politique qu’il vient de suspendre unilatéralement pour préparer seul les élections de 2024. Les Mauritaniens ont l’impression que Ould Bilal est sur tous les fronts en même temps alors que son gouvernement devrait se concentrer sur les priorités du service public pour l’approvisionnement régulier en eau et en électricité de la capitale et l’intérieur du pays, pour assurer la sécurité des citoyens dans la capitale notamment dans les quartiers populaires cibles privilégiées des bandes criminelles qui agissent à ciel ouvert depuis des décennies entre braquages et agressions.

Face à la hausse des prix des denrées alimentaires depuis des mois le gouvernement renvoie la faute à la crise internationale et sanitaire provoquée par la pandémie covid-19. Les mesures prises pour contrôler les prix ne portent pas leurs fruits à cause de la cupidité des commerçants et la lenteur des réformes notamment dans l’exécution des projets de développement. Face aux intempéries le gouvernement se voile la face et minimise les dégâts dans les périmètres irrigués de riz dans le Gorgol et les palmeraies en Adrar tout en annonçant la hausse de 4 milliards d’ouguiya le budget de l’Agriculture.

La pénurie du carburant est camouflée par l’assurance du gouvernement à ravitailler les sociétés de distribution alors que la tendance du marché mondial est à la hausse. Après une année de campagne de vaccination, un million de personnes seulement sont vaccinées sur les 4 millions que compte le pays alors qu’une vague importante se profile à l’horizon.

Enfin sur les deux réformes les plus attendues, les Mauritaniens ne savent plus à quel Saint se vouer entre un système de santé publique dominé par le privé et la main tendue à la Chine et aux pays du golfe et à l’Europe et la Turquie et un système éducatif qui tourne en rond depuis des décennies et tournant le dos à l’unité nationale et la cohésion sociale.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 05 juillet 2022)

 

 

 

 

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