Mauritanie – Un front pour reprendre le dialogue ?

 Le CalameQuelques semaines après la rupture unilatérale par la partie gouvernementale du processus de dialogue, le président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) a pris sa plume pour lancer un appel à un front visant à reprendre les préparatifs dudit processus.

Fait rare. Le président du RD n’est guère loquace et s’il n’a pas recouru à une conférence de presse ou à une intervention télévisée, c’est parce qu’il y a urgence, lui semble-t-il. De sérieuses menaces pèsent sur le pays et la situation commande un sursaut patriotique de tous les Mauritaniens. Il avertit : « Aujourd’hui, notre pays se trouve confronté à des défis majeurs. Des défis liés aussi bien à son environnement géographique immédiat qu’aux enjeux intérieurs et qui nécessitent des solutions consensuelles, seules garantes de stabilité, de cohésion sociale et d’un fonctionnement apaisé de toute démocratie ».

Pour Ahmed ould Daddah, ce qui se passe à nos frontières doit nous interpeler car le terrorisme et les trafics en tout genre pourraient, si l’on n’y prend garde, déborder chez nous. Qu’à Dieu ne plaise ! Mais le danger dont le leader emblématique de l’opposition parle ne vient pas que de l’extérieur, il couve à l’intérieur même de notre pays : unité nationale, problème des langues, esclavage, injustices et inégalités de toutes sortes, mauvaise gouvernance, autant de bombes à retardement qu’il faut au plus vite désamorcer. Et AOD de lancer :« seul le dialogue pourrait apporter des solutions consensuelles ».

C’est dire que le président du RFD fondait un grand espoir avec les concertations en gestation et brusquement suspendues. Un important travail de préparation avait été pourtant abattu par l’ensemble des acteurs politiques – en dépit du scepticisme de certains participants – avec une feuille de route consensuelle à la clé. Mais, alors que le démarrage du dialogue était tenu pour imminent, un grain de sable est venu gripper la mécanique.

Des acteurs politiques représentants une composante essentielle du pays restaient en marge du processus pour diverses raisons et le président du comité préparatoire décida d’arrêter celui-ci, en invoquant l’absence de consensus entre tous les acteurs de l’opposition. Il faut, estimait Ould Waghf, donner le temps aux uns et aux autres pour y parvenir. Une tâche d’autant plus délicate que le président Messaoud resté en marge du processus désavouait le président de la commission, réclamant même son remplacement, tandis que le parti RAG de Biram Dah Abeïd suspendait sa participation à des explications de la part du gouvernement sur l’incident d’Atar et sur la reconnaissance officielle du RAG. D’autres, comme Tawassoul et le FPC, estimaient que l’absence de ces acteurs anéantissait de fait le dialogue.

C’est donc dire donc que la barre est placée très haut. Le temps auquel veut recourir Ould Waghf sera-t-il suffisant pour renouer le fil cassé ? Il ne faut pas oublier que cette situation pourrait profiter au pouvoir, même si sa décision de suspendre le processus est jugée « maladroite ». On se rappelle que ses faucons avaient estimé inopportune la tenue d’un dialogue – « le pays n’est pas en crise », laissait-ils entendre – alors que le principal parti de la majorité était très engagé dans le processus. L’UPR reconnaissait en effet la nécessité de trouver des solutions consensuelles à certains questions relatives à l’unité nationale et à la cohésion sociale et n’excluait donc pas des discussions approfondies avec l’opposition.

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DL

 

 

 

Source : Le Calame

 

 

 

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