Pour le HCR, la guerre en Ukraine ne doit pas éclipser les déplacés au Sahel

Depuis 2015, en Afrique de l’Ouest et centrale, 7,4 millions de personnes ont migré à l’intérieur de leur pays et 1,6 million se sont réfugiées ailleurs sur le continent.

Le Monde – La guerre en Ukraine ne doit pas faire oublier aux Européens la nécessité d’aider les déplacés et réfugiés au Sahel qui fuient les violences et sont exposés à l’insécurité alimentaire, a plaidé, mardi 7 juin, la directrice du bureau régional du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Présente à Bruxelles pour rencontrer des responsables européens, Millicent Mutuli a alerté sur l’accélération et l’expansion des déplacements de population dans les pays du Sahel, alors que les attaques de groupes djihadistes se sont étendues.

 

« Ce qui est inquiétant, c’est de voir que (…) les régions du nord du Togo, du Bénin et de la Côte d’Ivoire sont désormais affectées par des attaques sur des cibles comme des postes de police, mais aussi par des déplacements de population », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Mme Mutuli veut obtenir de l’UE « un engagement qu’elle continuera à porter son attention sur la région d’Afrique centrale et du Sahel », et à y consacrer des fonds, même si les yeux sont actuellement tournés vers l’Ukraine, avec plus de 8 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays et 6,9 millions réfugiées à l’étranger.

Mouvements migratoires

Depuis 2015, les déplacements forcés de population en Afrique de l’Ouest et centrale ont presque quadruplé. Dans cette région, 7,4 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de leur pays et 1,6 million sont réfugiées ailleurs, selon des données du HCR de janvier. Pour le seul Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), les déplacés se montent à 4,7 millions de personnes.

Les populations sont poussées pour des raisons de sécurité à quitter les zones rurales pour s’installer dans des centres urbains, a souligné la responsable, citant comme exemple de ce phénomène les villes de Kaya et Dori, dans le nord du Burkina Faso. A la différence des plus âgés, les jeunes de 20 à 30 ans qui s’installent en ville ne comptent pas revenir dans les villages, a-t-elle indiqué. L’aide à fournir à ces populations doit donc notamment se concentrer sur la formation professionnelle, afin que les jeunes puissent travailler, a-t-elle dit.

Lire la suite

Source : Le Monde avec AFP

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page