En suspendant le dialogue politique unilatéralement le pouvoir poignarde dans le dos l’opposition pour faire face à une nouvelle situation de tension ethnique et à la certitude d’un procès de l’ex-président Ould Aziz.
Le président de la commission nationale préparatoire du dialogue politique vient de suspendre unilatéralement les travaux du comité à Nouakchott. Une décision considérée par l’opposition comme un poignard dans le dos. Ould Ghazouani fait ainsi le choix d’arrêter un processus démocratique pour gérer une crise à caractère ethnique dont le soubassement est relatif au racisme contre les peuls, la composante nationale victime en 1989 de déportations de plus de 100000 personnes au Sénégal et au Mali et en 1991, l’assassinat de 28 soldats peuls à la base militaire d’Inal.
Le deuxième souci du président mauritanien c’est d’affronter une rude épreuve de l’épilogue de la plus grande affaire politico-judiciaire depuis les indépendances en 1960. Un procès en perspective de son prédécesseur et mentor qui a assuré l’alternance militaire même si par la suite les choses se gâtées entre les deux anciens généraux. Le jugement de la cour criminelle s’annonce décisif pour Ould Ghazouani qui entend jouer la carte de la transparence et de la séparation des pouvoirs.
Le chef de l’exécutif y tient pour aller jusqu’au bout de l’affaire de la décennie. Un procès de la mal gouvernance pour gagner le pari de la lutte contre la corruption et de la gabegie. A mi-mandat c’est un second souffle pour achever le quinquennat dans de meilleurs conditions et sans doute assurer un second mandat en 2024.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 07 juin 2022)
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