Mauritanie : les veuves et orphelins auraient clôturé définitivement le dossier du passif humanitaire

Le règlement précédent du passif humanitaire sous le régime de l’ex-président Ould Aziz aurait coûté à l’Etat mauritanien 23 milliards d’ouguiya et 2000 lots de terrain remis au général Dia. C’est une révélation qui circule sur les réseaux sociaux qui mentionnent des sources autorisées.

Des chiffres alarmants qui interrogent les observateurs pointant des coïncidences avec la suspension du dialogue politique et la montée de tension ethnique à la suite des propos racistes contre les peuls et enfin le procès en perspective de l’ex-président Ould Aziz.

Les sources susmentionnées indiquent qu’en contrepartie le général Dia actuellement à la retraite à Boghé aurait remis aux autorités des attestations signées par les ayants droits qui reconnaissent leur satisfaction et la clôture définitive du dossier.

Ces informations in fine accusent les veuves et orphelins des 28 soldats de la vallée assassinés à la base militaire d’Inal en 1991 et remettent en cause tout le combat du collectif des veuves et des associations nationales des droits de l’homme et en particulier de l’AVOM qui vient d’obtenir une victoire symbolique au tribunal de Bruxelles contre l’impunité.

Et deuxièmement cette révélation pointe la complicité de l’Etat mauritanien dans le domaine des réparations financières des victimes. Ce n’est pas un hasard si l’ex-président Ould Aziz avait clamé à qui voulait l’entendre qu’il avait soldé le passif humanitaire.

Des propos qui viennent confirmer les dessous de ce marchandage entre l’Etat et les ayants droits.

Les observateurs s’interrogent sur la coïncidence de ces informations avec la suspension unilatérale du dialogue politique sur fond d’une tension communautaire à la suite des propos racistes contre les peuls proférés par un Baathiste. Ces informations graves interviennent également au moment où l’ex-président Ould Aziz va être jugé par la cour criminelle.

La deuxième interrogation des observateurs porte sur des chiffres sur l’esclavage non encore publiés et qui pourraient faire l’objet d’une enquête parlementaire sur les nombreuses aides internationales à la Mauritanie pour lutter contre ce crime contre l’humanité.

Une seule chose est sûre c’est que l’Etat mauritanien a dépensé des milliards d’ouguiya pour tenter de résoudre les deux dossiers les plus brûlants de la cohabitation qui divisent les Mauritaniens.

L’opposition et les victimes du génocide de 1989 à 1991 se trouvent ainsi fragilisées mais le passif humanitaire et l’esclavage ne se règlent pas à coup de milliards d’ouguiya mais par la restauration d’un Etat de droit.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 04 juin 2022)

 

 

 

 

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