Cannes 2022 : Diam’s sort du silence avec « Salam », un documentaire sur sa vie

La rappeuse, qui a quitté la scène en 2009 et érigé un mur du silence autour d’elle, réapparaît avec un documentaire sur sa vie, présenté en séance spéciale au Festival de Cannes.

Le Monde – C’est l’histoire bien connue d’une gamine de banlieue parisienne qui découvre que les mots du rap portent en eux la puissance des tourments qui l’habitent. Elle qui, à 15 ans, tente de mettre fin à ses jours, va chasser ses nuages noirs, et ceux du public par la même occasion. Raz-de-marée musical. Nous sommes en 1999, Mélanie Georgiades, dite « Diam’s », sort son premier album, Premier mandat. Dix ans plus tard, elle arrête tout.

 

 

L’histoire est connue. Diam’s convertie à l’islam et voilée. Mariée et mère. Disparue volontaire. Avec une radicalité qui prête libre cours à tous les fantasmes. Le contraste entre le mur de silence que l’ex-chanteuse érige et ses années au top des charts construit une deuxième légende, plus mystérieuse encore que la première… C’est ce qui fait de Salam, autodocumentaire qu’elle cosigne aujourd’hui – assurance d’avoir le final cut – avec les réalisatrices Houda Benyamina et Anne Cissé, un document. Il a été présenté en séance spéciale jeudi 26 mai, au Festival de Cannes.

 

Quête du bonheur

 

La chanteuse qui, en 2008, en vacances à l’île Maurice avec une copine, note sur une feuille, parmi les bonnes résolutions pour trouver sa paix (salam) intérieure : « Ne plus jamais parler aux journalistes », s’exprime ici pour la première fois.

La jeune femme se livre d’une voix douce, avec une fragilité qui transforme pour toujours et de manière poignante sa stature de star du rap

La dépression qui l’a longtemps habitée, les séjours en hôpitaux psychiatriques, le diagnostic de bipolarité, cette carrière de rock star qui s’avère un échec dans sa quête du bonheur, la découverte de la foi comme refuge, l’amour de sa famille, la réconciliation avec son père, la complicité avec sa mère… La jeune femme se livre d’une voix douce, avec une fragilité qui transforme pour toujours et de manière poignante sa stature de star du rap.

Salam n’est peut-être pas un « objet de cinéma » (longs plans sur le soleil couchant et les oiseaux au firmament), et la deuxième partie, sur sa vie d’après – la jeune femme, qui continue de générer un million d’auditeurs par mois sur Spotify, a monté et finance un orphelinat en Afrique –, a beau avoir un côté prosélyte attendu, il n’en reste pas moins frappé au coin de la sincérité.

Venue sur la Croisette annulée

 

La plate-forme Brut ne s’y est pas trompée, qui produit le film (il doit sortir trois jours en salle, le 1er juillet, comme produit d’appel, avant d’être mis en ligne), et a savamment orchestré sa présentation au Festival de Cannes, dont elle est partenaire avec France Télévisions. Avec, pour l’accueillir, l’animateur Augustin Trapenard et une annonce de la venue de la rappeuse sur la Croisette. Mais l’émission a été préenregistrée. Et Mélanie-Diam’s est restée chez elle.

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Source : Le Monde (Le 27 mai 2022)

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