Mauritanie : le rapport de l’Intérieur sur la cartographie politique dans le collimateur des observateurs

Le rapport du ministère de l’Intérieur non officialisé sur la cartographie des partis politiques en Mauritanie focalise l’attention des observateurs. Celui-ci pointe une scène politique dominée majoritairement dans la vallée par des cadres de la majorité.

Ce n’est pas une surprise pour les observateurs malgré la tendance aux dernières présidentielles favorable à l’opposition avec des scores acceptables dans cette partie Sud du pays vidée de sa population lors des évènements de 1989 où plus de 100000 noirs ont été déportés au Sénégal et au Mali. Le repeuplement et le retour de 20000 réfugiés seulement suffisent pour expliquer une scène politique dominée par le parti au pouvoir, l’UPR.

Dans la vallée ce sont les cadres du parti qui sont en première ligne pour Boghé avec l’ancien ministre de la Défense et président du conseil constitutionnel Diallo Mamadou Bathia et le général à la retraite Dieng Diaga, très critiqué par la communauté négro-africaine pour ses accointances avec les régimes précédents.

Et pour Bababé il s’agit d’autres visages représentés par Ould Cheikh Mohamed Vall et Ould Maaif.

Et à Mbagne c’est la tendance de l’ancien ministre Bâ Bocar Soulé qui domine tandis que dans le Gorgol l’ancien ministre Ba Yakhya semble l’emporter face au net recul de Ba Coumba.

Et à Maghama c’est la jeunesse des cadres qui semble l’emporter avec les arrivistes Dialllo Daouda et Diallo Abou Moussa.

Le seul Bémol retenu par ce rapport du ministère de l’Intérieur, un héritage de Ould Merzoug, est l’échec de l’UPR au Guidimakha.

Le premier parti de l’opposition Tawassoul et l’UDP gagnant les législatives et municipales de 2018. Les visites de l’ex-président et de son dauphin le général Ould Ghazouani hués par les populations à l’occasion de la campagne présidentielle explique ces mauvais résultats de la majorité.

Cette cartographie des partis politiques ne fait que confirmer l’hégémonie de l’UPR sur l’échiquier politique depuis 2008.

L’alternance militaire avec l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani en 2019 n’a pas changé cette suprématie au contraire elle a consolidé un parti dominé par la vieille garde des régimes de Ould Taya à Ould Aziz, une véritable machine électorale protégée par le conseil constitutionnel et la commission nationale électorale indépendante CENI qui semble organiser la tricherie politique depuis 1991 et qui pérennise ainsi l’oligarchie militaire.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 20 mail 2022)

 

 

 

 

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