Ce vent qui fouette, qui sculpte les raies de la dune blonde qui surplombe le versant sombre de la « kidia ».
Ce ciel si bas que même l’horizon s’y perd. Ce dégradé de couleurs incertain, gorgé d’eau qui nous envahit d’une inquiétude indéfinissable. C’est l’entre-deux où se confondent crépuscule et aurore.
Et soudain, l’écarlate devient pourpre ou le contraire et des perles d’eau d’une pureté, d’une beauté cristalline dévalent les pentes arides de la « kidia » pour éclore en un collier translucide sur un lit de sable fin traversant la ville.
C’est le moment tant attendu. La « batha » a mis son plus soyeux et rafraîchissant voile. Petits et grands, tout le monde accourt admirer la belle Dame dans ses plus beaux atours.
C’est ce moment de grâce où la brise légère transporte l’odeur de la rencontre des perles de pluie et du grès bouillant, l’odeur du thé à la menthe fraîche.
Il ne reste qu’à égrener encore et encore ces chapelets délicatement ciselés sous les « khaimas » en invoquant le prochain réveil de notre belle Dame endormie.
Elbane Hamady
Facebook – Le 16 mai 2022
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