Yannick Noah chef de village au Cameroun, il se confie sur sa nouvelle vie

Paris Match – Dimanche 8 mai, dans l’émission «Sept à Huit», Yannick Noah s’est laissé aller à quelques confidences sur un nouvel rôle qui lui tient à cœur : celui de chef de son ancien village au Cameroun.

Il s’exprime rarement. Et pourtant, dimanche 8 mai, Yannick Noah était l’invité de «Sept à Huit » pour un entretien accordée à Audrey Crespo-Mara . Une discussion à cœur ouvert avec l’ancien joueur de tennis. Depuis plus d’un an, ce papa de 61 ans est retourné vivre au Cameroun, à Etoudi, village où il a grandi jusqu’à ses 12 ans. «Retourner au Cameroun était très fort pour moi (…) Je reconstruis cette partie de moi qui était abandonnée et presque vide», révèle-t-il.

«Je pense que c’était mon destin». Si cet ancien village est devenu un quartier de Yaoundé, la capitale, il n’en est pas moins le nouveau chef, à la suite du décès de son père en 2017 . Un rôle un «peu étrange» pour Yannick Noah qui se sent «très Français». Alors forcément, il s’appuie sur «les conseils des anciens» pour pouvoir aider, recevoir les problèmes et doléances d’une dizaine de milliers de personnes. «Il n’y a pas de carte vitale là-bas, quand on n’a pas d’argent on vous laisse crever, donc j’essaie d’aider les personnes âgées et de conseiller les plus jeunes», a-t-il expliqué. Il entraîne également des enfants aux tennis, dont une jeune fille qu’il espère un jour voir sur le central de Roland-Garros.

 

« Je suis toujours du côté de celui qui souffre »

Il y a près de 40 ans, en 1983, Yannick Noah était sacré vainqueur à Roland-Garros . Sourire aux lèvres et larmes de joie, une image forte qu’il est loin d’avoir oubliée. «Ce jour-là, j’ai atteint l’objectif de ma vie. Je jouais en France, chez moi. Le jour où je vais mourir on va montrer cette image. Je souhaite à tout le monde d’avoir la chance de pleurer de joie dans les bras de son père». Autre image, celle de 1991, lors de la victoire de l’équipe de France en coupe Davis pendant laquelle il en est le capitaine. Mais surtout ce «Saga Africa» chanté et dansé en chœur par les joueurs et le stade. «La France qui gagne et qui chante Saga Africa, je ne peux pas faire plus. On est cette France, ce monde que j’aime, un monde multicolore».

 

«Quand je perdais, j’étais souvent le Camerounais et quand je gagnais j’étais le Français», a-t-il lâché évoquant sa double origine. Un métissage qui l’a toujours positionné «du côté de celui qui souffre», rappelant notamment la colonisation du Cameroun. «Le blanc qui est là chez moi a colonisé le noir qui est là chez moi», a-t-il ajouté pointant son torse. «Bien sûr qu’à l’intérieur de moi ça vibre. Mais je lutte contre ça».

Lire la suite

Louise Thewys

Source : Paris Match

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page