Mauritanie : la bonne gouvernance, un simple vœu pieux de Ould Ghazouani

L’adoption cette semaine de projet de loi par le conseil des ministres sur la ratification de la convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption et le projet de loi organique relative à la cour des comptes vont dans le sens d’une bonne gouvernance souhaitée par le président mauritanien.

Mais cette volonté de bonne gestion cache en réalité des limites du gouvernement de Ould Bilal qui se heurte à des prévaricateurs puissants du régime limogés mais pas banni de l’administration centrale encore moins inquiétés par la justice. C’est le sentiment des observateurs qui pointent un système politique au sein duquel agissent des forces clientélistes tribalistes et régionalistes entraînant des failles au niveau de la justice.

En adoptant cette semaine au conseil des ministres un projet de loi sur la ratification de la convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption et le projet de loi organique relative à la cour des comptes, Ould Ghazouani remet les pendules à l’heure au niveau de l’organisation panafricaine  et en même temps envoie un message de bonne gouvernance à ses exécutants au moment où ils font des pieds et des mains pour se débarrasser des délinquants financiers  qui ne devront plus échapper à l’IGE et à la cour des comptes dont le nouveau projet de loi donne plus de pouvoir pour contrôler les deniers publics  avec des avis motivés pour mieux assister le parlement. La grande faiblesse du régime de Ould Ghazouani c’est l’art de l’exécution qui est celui d’agir. A défaut le chef de l’exécutif reste dans les vœux pieux. Trois ans à l’épreuve ce n’est plus acceptable.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste