Courrier international – Le gouvernement allemand a raison d’être prudent. Voilà en substance ce qu’écrit ce 29 avril Jürgen Habermas dans un essai sur la guerre en Ukraine, publié par la Süddeutsche Zeitung. Le célèbre philosophe allemand de 92 ans considère que le chancelier Olaf Scholz a jusqu’à présent fait preuve “de réflexion et de retenue” dans un contexte compliqué pour les pays membres de l’Otan.
En condamnant à l’unisson l’invasion russe de l’Ukraine sans pour autant prendre pleinement part au conflit, ces États se sont mis dans une situation complexe, explique-t-il. De fait, ils “participent à la guerre depuis le début en imposant des sanctions drastiques” à la Russie.
Mais ils doivent aussi s’assurer, à chaque nouvelle annonce de soutien à l’Ukraine, “qu’ils ne franchissent pas une ligne rouge indéterminée dont les critères sont définis par Vladimir Poutine” et qui ferait basculer le monde dans “une troisième guerre mondiale apocalyptique”.
Poutine aux commandes
Dans cette optique, les appels à davantage d’armes lourdes pour l’Ukraine et à plus de sanctions contre la Russie peuvent se révéler dangereux – bien que compréhensibles. C’est d’autant plus vrai face à un pays comme la Russie, qui possède des armes nucléaires dites “tactiques”, moins puissantes que les armes atomiques classiques, mais conçues pour être utilisées sur un champ de bataille.
Source : Courrier international
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