A deux jours de la fin avril, mois qui marque le 33ème anniversaire des déportations des noirs au Sénégal et au Mali en 1989, les observateurs reviennent sur un obstacle majeur au règlement définitif du passif humanitaire sur les points de discussion du dialogue politique en cours à Nouakchott.
La promesse du président Ould Ghazouani de traiter de tous les problèmes sans tabous dans le cadre d’un dialogue politique en cours à Nouakchott, laisse perplexes les observateurs sur les chances du règlement définitif du passif humanitaire. Le point d’achoppement principal reste l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993 qui protège depuis cette date tous les criminels militaires présumés dans l’assassinat des 28 soldats de la vallée en 1991 à la base d’Inal sous le régime de Ould Taya.
C’est un obstacle majeur du régime de Ould Ghazouani qui ne fera pas exception à la règle des alternances militaires après la chute du régime de Ould Taya considéré comme le seul responsable des pires exactions contre la communauté négro-africaine. C’est la paix civile qui en pâtit ainsi que les veuves et orphelins qui attendent depuis plus de trois décennies les corps pour des sépultures dignes.
En réalité, le nombre de victimes civiles est aussi importante. Plus de 100000 négro-africains mauritaniens ont été déportés au Sénégal et au Mali en 1989 et plus d’une centaine entassée dans des fosses communes. 20 000 réfugiés sont rentrés officiellement. Plus de 15000 sont toujours bloqués dans des camps dans ces deux pays voisins. L’enjeu principal du pouvoir et de l’opposition et éventuellement des acteurs de la société civile et des syndicats, sera d’arriver finalement à un consensus pour la justice transactionnelle qui ne règlera la question de la loi d’amnistie.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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