Mauritanie – POINT DE MIRE – L’ETER : Héritage d’un patrimoine où l’entretien faisait défaut

Future AfriqueLe jeudi 14 avril 2022  au cours d’une séance plénière l’Assemblée nationale avait  adopté deux projets de lois portant sur deux contrats–programmes qui lient le gouvernement mauritanien à l’Établissement des travaux d’entretien routier (ETER).

Deux contrats-programmes qui feront office pour cet établissement de cahiers de charges et de feuille de route pour des engagements à respecter  pour  réaliser un travail déterminé sur une période  donnée (2022-2024).

Le vote de  l’Assemblée Nationale c’est donc un feu vert légal donné à l’ETER, pour prouver une fois de plus ses capacités pour mettre au profit de ce contrat programme  tout son  savoir-faire et toutes ses compétences dans l’entretien routier, un domaine qui a été perturbé techniquement et financièrement par un passif  peu élogieux qui avait fait couler beaucoup d’encre.

Ce ne sera donc  pas une balade de santé pour les ingénieurs, les topographes et les techniciens de l’ETER qui doivent travailler  parfois dans des conditions extrêmement  contraignantes sur des axes dont certains sont en cours de mises en œuvre.  .

Pour cela, l’ETER doit continuer à maintenir le cap qui lui avait permis de mettre  en œuvre le programme N° 3 de 2021 passé avec le gouvernement mauritanien, programme qui avait donné l’occasion à la Société de démontrer par des  résultats mesurables l’acquisition d’une grande expérience, d’une bonne expertise et d’un savoir-faire  qui lui ont permis de mener à bien et  d’accomplir sa mission dans un environnement de bonne gouvernance.

Donc,  renouvellement de confiance des autorités mauritaniennes à l’ENER qui doit une fois de plus faire oublier le travail parfois amateur de la défunte ENER, morte dans des circonstances encore non élucidées.

Au-delà des même de ces faits, la nouvelle société, est consciente qu’elle a une dette morale envers le président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui n’a pas lésiné sur les moyens (1,8 milliard MRU mobilisés)  pour lancer l’ETER dans une bataille difficile et de longue haleine que l’Administrateur Directeur M. Thiam Ahmedou Tijani doit gagner   même,  compte-tenu de la configuration géophysique particulière de la Mauritanie, pays envahi neuf mois sur douze par des vents de sable.

En confiant ses « Taahoudatous » dans le domaine de l’équipement  au technocrate  Ahmedou Tijani Thiam, le président de la République sait  bien qu’il peut compter sur la compétence et le sérieux de ce jeune cadre importé de l’étranger pour participer à la construction de son pays. L’ETER sera donc bien au Rendez-vous des engagements qui se respectent.

L’ETER un « drone » qui doit survoler sans arrêt les nationales.

La balle est donc  depuis jeudi  dans le camp du  Ministre de l’Équipement et des Transports, Moktar Ahmed Yedaly et son bras armé,  Thiam Ahmedou Tijani pour assurer  conformément au cahier des charges l’entretien des  5436 km de voies bitumées dont 328 km sont actuellement en cours de mise en œuvre.

Si le volume financier injecté pour la réalisation de ce contrat-programme, le second confié à l’Etablissement semble énorme, dans la réalité, il y’a même probabilité que ce volume  ne couvre qu’une partie des besoins financiers réels nécessaires au déploiement  de centaines d’engins de terrassement, de niveleuses, de gradeurs, d’engins de compactage et la prise en charge d’un personnel qualifié en perpétuels déplacements  sur des chantiers éparpillés sur l’étendue d’un territoire  de plus d’un million de kilomètres carrés où les aléas climatiques sont des vents qui soufflent en boucles déplaçant des dunes de sable sans arrêts et dans tous les sens.

L’ETER, s’engage donc  par la signature du nouveau contrat-programme à lutter sur deux fronts.

Le front  des axes routiers qui doivent en toutes circonstances et en toutes saisons permettre une fluidité continue d’un parc automobile de plus en plus grand et de plus en plus exigeant,  et  d’autre part sur un autre front,  pour  mettre en place des mécanismes appropriés et de ressources humaines compétentes pour prendre en charge les activités et les compétences que les collectivités locales n’ont pas pu concrétiser sur le terrain.

Les pouvoirs jadis attribués aux communes  seront désormais intégrés dans un cadre institutionnel plus approprié  et greffés aux compétences de l’ETER  qui assurera désormais :

• Le nettoyage de certains axes pavés
• Le désensablement des voies
• L’entretien par des interventions d’urgence et périodiques.

Le travail qui sera entrepris entrera dans le cadre d’une stratégie globale qui sera menée  en partenariat et en concertation responsable  avec les différents acteurs du secteur au niveau national, régional et local par des implications  participatives efficaces et transparentes.

L’ETER,  un organe prioritaire cheval de bataille du gouvernement.

Tous les Contrats-programmes signés  entre l’Etat mauritanien  et l’Etablissement d’Entretien routier (ETER) illustrent  la volonté du gouvernement de faire de cet établissement  un organe prioritaire dans le domaine de sa politique d’entretien du réseau routier national véritable casse-tête.

Il reste à Thiam Ahmedou Tijani, (celui que le président de la République avait détaché de son très proche entourage pour  lui confier la gestion du patrimoine routier extrêmement dégradé par des constructions qui ne respectaient pas les règles de l’art), de réussir là où l’ENER avait échoué et là où l’ATTM patinait.

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Mohamed Chighali

Journaliste indépendant. /Futureafrique

Source : Future Afrique (Le 04 avril 2022)

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