Souvenir – 21ème anniversaire du décès de Tidiane Anne : Une voix pour la valorisation du passé

Le Quotidien  – Vingt-et-un ans après sa disparition suite un accident de la route, la voix de Tidiane Anne continue de résonner dans les foyers du Fouta. La technologie aidant, les foutankés écoutent encore les émissions du défunt journaliste-animateur de la Rts comme si elles venaient d’être nouvellement diffusées. Mais au fil des années, le constat est que chaque foutanké aime écouter à sa façon, pour sa voix, sa culture, son engagement pour la valorisation des héros de la culture.

De son vivant, certains l’avaient surnommé Gawlel Gamadji (le petit griot de Gamadji). Gamadji Saré du nom de son village natal. L’animateur-journaliste de la Radiodiffusion télévision du Sénégal (Rts) avait cette voix, et ce verbe facile qui captivaient les auditeurs dans ses émissions et même dans ses conférences.

De son vivant, dans un entretien avec un journaliste, il révélait, pour montrer l’audimat de ses émissions, que «dans les marchés et les commerces, les gens réécoutent mes émissions le lendemain à travers leur enregistrement sur cassette». Cette attirance pour sa voix arrive à résister à l’épreuve du temps car nombreux sont ceux qui écoutent et réécoutent ses émissions aujourd’hui encore.

Dans certains milieux, on raconte qu’il aurait reçu la bénédiction de l’érudit Thierno Saïdou Nourou Tall. Abou Anne à l’état civil, a prouvé, à travers ses nombreuses prises de parole, qu’il est à la fois une tête pleine et une tête bien faite. Le nom d’une ses émissions «Andu sa andi andin» (savoir et faire savoir en pulaar) montre bien que l’animateur-journaliste se cultivait à la démesure. La vie de Thomas Sankara, l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein, la guerre du Golfe, le conflit entre le Tchad et la Lybie et les événements sénégalo-mauritaniens de 1989 sont les émissions les plus écoutées aujourd’hui du fait de la recherche documentaire de Tidiane Anne.

Des émissions qui sonnent aujourd’hui comme des leçons d’histoire pour les inconditionnels de sa génération et pour la nouvelle. De ses formations, voyages et rencontres, surtout au Burkina Faso, il s’est cultivé pour partager avec les nombreux auditeurs qui comprenaient la langue pulaar. Si ses fidèles auditeurs aiment réécouter ses émissions, les plus jeunes ont aussi découvert un homme de radio en posture de professeur d’histoire.

Reconnaissance de la civilisation et des héros du Fouta

Ses émissions et conférences qu’il animait, étaient des espaces pour montrer son engagement pour la culture pulaar, le «Pulaagou». Il a été pour les foutankés ce que Amadou Hampathé Ba et Cheikh Anta Diop ont été pour les Peuls du Macina et l’Egypte. Comme Cheikh Anta Diop, il a démontré, dans plusieurs de ses émissions et conférences, que l’histoire du Fouta n’a pas commencé avec la conquête coloniale, avec un argumentaire sur les différentes dynasties du Tékrour au Fouta Toro (les Dia Ogo, les Manna, les Termess et l’Almamya). Féru d’histoire, il montre, à travers ses allocutions à la radio ou en conférence, les merveilles de la culture pulaar comme en témoigne son émission sur la philosophie du Pulaagu, l’historique des castes des Peuls, entre autres.

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Demba NIANG

Correspondant

Source : Le Quotidien (Sénégal)

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