Mauritanie : les walis  à l’épreuve de la colère de Ould Ghazouani

Les réunions séparées cette fin de semaine à Nouakchott des walis des 15 wilayas avec les membres du gouvernement, constituent une première réponse aux tristes constats du président mauritanien sur les dysfonctionnements de l’administration.

Derrière ces sorties médiatiques à l’intérieur comme à l’extérieur du pays se cache une méthode du discours de Ould Ghazouani qui rompt avec celle de son prédécesseur. Le gouvernement est fréquemment incité à produire sans traîner des résultats de l’exécution de leurs missions. Ce rappel leur est répété à chaque fois par le premier ministre Ould Bilal. C’est la même exigence qu’il demande aux walis des 15 wilayas que compte le pays pour réussir la décentralisation.

C’est clair, le président Ould Ghazouani n’est pas content du retard de l’exécution de son programme quinquennal freinée par une administration laxiste, corrompue et incompétente. Il l’a maintes fois rabâché lors des conseils des ministres.

Pour corriger toutes ces lacunes le gouvernement se lance dans une série de réunions avec tous les gouverneurs du pays pour trouver des solutions aux problèmes des populations. Les observateurs s’interrogent sur l’efficacité de cette méthode de l’exécution du locataire du palais de Nouakchott au fond qui laisse penser à un masque derrière ces remarques justes aux allures de mea culpa.

En réalité, il s’agit d’un aveu d’échec des réformes engagées depuis plus de trois ans, révélateur d’une gouvernance qui a du mal à faire face aux différentes crises auxquelles le pays est confronté. Le plus difficile pour un chef de l’Etat réputé force tranquille est de faire marcher une élite nostalgique des anciens régimes au sein du gouvernement, des collectivités locales et dans tous les rouages de l’Etat. Ces cadres et non cadres qui refusent de faire leur mutation idéologique.

La recrudescence de scandales fonciers et autres qui éclaboussent le gouvernement, est un indicateur de la continuité d’un régime corrompu et exacerbé par les forces du tribalisme et du clientélisme. Un grand défi aux walis qui devront aller à la rencontre du citoyen pour une gouvernance inclusive.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 27 mars 2022)

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