Mauritanie : la malédiction des ressources naturelles dans le collimateur des observateurs

Incontestablement le forum mondial de Dakar sur l’eau auquel vient de participer le président mauritanien relance la malédiction des ressources naturelles de la Mauritanie à moins d’une année de la production des premières bouteilles de gaz.

C’est une première que le forum mondial sur l’eau se tienne en Afrique subsaharienne où ce liquide précieux n’est pas accessible à plus de la moitié de la population africaine. Au Sahel c’est le problème numéro un avec les déficits pluviométriques d’année en année qui pénalisent l’agriculture et l’élevage.  Le président Ould Ghazouani est conscient des enjeux économiques, énergétiques, alimentaires et sanitaires de l’eau comme en témoigne sa contribution à ce 9ème forum de Dakar.

La Mauritanie est un pays sahélo-saharien mais qui semble en disposer en abondance sous- terraine, en surface avec le fleuve Sénégal et la mer mais inégalement répartie sur le territoire. En grande quantité suffisante en tout cas pour nourrir son immense cheptel très prisé par ses voisins notamment le Sénégal à travers les opérations des fêtes annuelles du mouton. Mais pas assez pour les habitants de la capitale qui compte le quart de la population du pays et certaines régions du centre et de l’Est où les habitants manifestent régulièrement contre la soif. Alors que concrètement le pays continue d’importer d’importantes quantités de légumes et de fruits ainsi que des céréales et de l’engrais. Secret de polichinelle.

La Mauritanie est un des pays les plus riches dans la sous-région avec une mer la plus poissonneuse mais bradée aux chinois et vendue à l’UE et pillée par l’élite au pouvoir même au plus sommet de l’Etat. Du fer,le poumon économique confié à la SNIM dont la richesse participe à la maintenir comme vache à lait de l’Etat. De l’or et du cuivre en abondance mais délaissés aux investisseurs étrangers qui en profitent plus que les masses laborieuses.

Et enfin les premières bouteilles de gaz sont attendues en 2023 dans le cadre du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim avec le Sénégal.  Des richesses naturelles mal partagées depuis 62 ans. C’est l’oligarchie militaire qui est pointée du doigt par les observateurs qui s’interrogent sur une hypothétique alternance démocratique à laquelle aspire l’opposition depuis 1991.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 23 mars 2022)

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page