Enquête – Le système D de Téhéran pour échapper aux sanctions occidentales

Courrier internationalPour contourner les sanctions économiques et commerciales américaines et européennes, l’Iran a mis en place un système clandestin complexe pour continuer à importer et exporter et à effectuer des échanges avec des devises occidentales, révèle The Wall Street Journal.

L’Iran a mis en place “un système financier clandestin” à l’extérieur de ses frontières afin d’atténuer “le poids des sanctions” économiques américaines, selon The Wall Street Journal, s’appuyant sur des documents et des informations de “diplomates occidentaux” et d’“agents des renseignements”.

Selon le quotidien américain, ce système a charrié “des dizaines de milliards de dollars […] qui transitent par des banques commerciales étrangères, des sociétés écrans domiciliées à l’étranger, des entreprises qui coordonnent les échanges commerciaux interdits et une chambre de compensation qui siège en Iran.

Les banques iraniennes en lien avec des entreprises incapables d’importer ou d’exporter en raison des sanctions américaines font appel à d’autres sociétés qui ne sont pas soumises aux mêmes conditions “pour gérer ces transactions en leur nom”.

Ces entreprises créent, à leur tour, d’autres sociétés installées à l’étranger servant d’intermédiaires avec les importateurs locaux dans les pays concernés. Et les transactions et les virements ont lieu “en dollars, en euros ou dans d’autres devises étrangères, par le biais de comptes domiciliés dans des banques étrangères”, révèle l’enquête.

“Une partie des revenus est acheminée clandestinement en Iran par des coursiers qui transportent du liquide prélevé des comptes étrangers des sociétés écrans, explique The Wall Street Journal. Mais l’essentiel reste sur des comptes bancaires à l’étranger.

Un des responsables occidentaux interrogés par le journal américain évoque un réseau “sans précédent de blanchiment d’argent à l’échelle de l’État.

“Économie de résistance”

Ces dernières années, Téhéran a souvent vanté son “économie de résistance” en affirmant réussir à contourner les sanctions économiques et commerciales américaines.

Pour le quotidien, ce système financier parallèle pourrait perdurer même après la conclusion d’un éventuel nouvel accord nucléaire. “Le système clandestin a été assez efficace pour que les autorités iraniennes cherchent à en faire un composant permanent de l’économie, et non seulement pour protéger l’Iran d’éventuelles sanctions à venir”, estime le WSJ.

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The Wall Street Journal (New York)

Source : Courrier international

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