Le tribunal de Bruxelles va examiner demain la plainte de l’Association d’Aide aux Veuves et Orphelins de Mauritanie ( AVOMM) contre l’ancien président Ould Taya qu’elle accuse de crime contre l’humanité.
C’est un nouveau rebondissement de la plainte de l’AVOMM dont l’audience du 10 janvier dernier avait été annulée pour des raisons d’indisponibilité de la partie civile, rappellent les observateurs qui pointent une conclusion en perspective de la procédure de dépôt de plainte, demain par le tribunal de Bruxelles.
L’histoire retiendra que c’est le plus grand génocide des noirs de la vallée par le régime de Ould Taya qui aura gouverné le pays d’une main de fer de 1984 à 2005. En 1989 plus de 60000 négro-mauritaniens ont été déportés au Sénégal et au Mali. Entre cette date et 1991 près d’une centaine de civils sont retrouvés enterrés dans des fosses communes, reconnaissent les organisations mauritaniennes de défense des droits de l’homme. Et en 1991, 28 soldats de la même composante mauritanienne sont assassinés par l’armée à la base militaire d’Inal au Nord du pays.
L’espoir de l’AVOMM qui revient ainsi à la charge est que sa plainte soit enfin prise en compte par la justice belge. Cette plainte internationale contre Ould Taya interpelle doublement Ould Ghazouani sur la justice pour l’abrogation de la loi d’amnistie qui protège jusqu’ici les présumés criminels au sein de l’armée et la réparation pour les veuves et orphelins et toutes les victimes du génocide et enfin sur l’unité nationale et la cohésion sociale pour une Mauritanie apaisée. C’est la page la plus sombre de l’histoire du pays. Pour les nouvelles générations c’est un devoir de mémoire.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 20 mars 2022)
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