Vidéo – Une employée de la télévision russe dit non à la guerre : “Un acte de défiance extraordinaire”

Courrier international En plein direct à la télévision russe, une employée a réussi à brandir une pancarte contre la guerre en Ukraine, dénonçant par la même occasion la propagande d’État. Un acte de courage salué par la presse occidentale.

Une scène surréaliste s’est déroulée, lundi 14 mars au soir, sur le plateau de la chaîne de télévision russe Channel One – chaîne contrôlée par l’État, et l’une des plus regardées du pays. Alors que la présentatrice déroulait le fil de son journal, une employée de la station s’est plantée juste derrière elle, brandissant une pancarte antiguerre au nom des “Russes contre la guerre” :

Non à la guerre. Arrêtez la guerre. N’écoutez pas la propagande. Ils vous mentent.”

Comme le montre cette vidéo de Radio Free Europe – média basé à Prague et financé par les États-Unis –, l’intervention ne dure que quelques secondes, le temps que le direct laisse place à la diffusion d’un sujet.

 

La femme a été identifiée comme étant Marina Ovsyannikova, qui travaille depuis plusieurs années pour la chaîne en tant que productrice. Peu de temps après, une vidéo préenregistrée s’est mise à circuler sur les réseaux sociaux. Elle montre l’intéressée adressant un message face caméra : “Ce qui se passe actuellement en Ukraine est un crime, et la Russie est l’agresseur. La responsabilité de cette agression est celle d’un seul homme : Vladimir Poutine.” Et Marina Ovsyannikova d’ajouter :

Malheureusement, ces dernières années, j’ai travaillé pour Channel One. J’ai produit de la propagande pour le Kremlin. J’en suis aujourd’hui honteuse. J’ai honte d’avoir contirbué à diffuser des mensonges à la télévision.”

Selon les dernières informations, la jeune femme a été arrêtée par la police peu de temps après son coup d’éclat. D’après un avocat d’OVD-Info – une ONG de défense des droits de l’homme considérée comme un “agent de l’étranger” par les autorités russes – cité par le journal d’opposition Novaïa Gazeta, la journaliste n’a donné aucune nouvelle depuis son arrestation.

Les médias occidentaux, dont le Financial Times, saluent un “acte de défiance extraordinaire”. Le quotidien britannique précise que, dans le sillage de la guerre, les autorités ont durci la législation encadrant la liberté de la presse : la jeune femme serait sous le coup d’une loi criminalisant les actes qui “discréditent les forces armées russes” et qui diffusent de “fausses informations” sur le conflit.

Channel One ne diffuse que les informations officielles émanant des autorités russes. Les médias du pays n’ont même pas le droit de parler d’une “guerre”, terme auquel est préféré l’expression “opération militaire spéciale”.

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Source : Courrier international

 

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