Mauritanie-Mali : vers l’apaisement entre Nouakchott et Bamako

Une commission mixte d’enquête pour faire la lumière sur la disparition de mauritaniens et la ferme volonté des deux pays de punir les coupables et également des patrouilles conjointes à la frontière. C’est qui ressort de la mission malienne qui vient de séjourner à Nouakchott.

Pour les autorités de transition du Mali, il s’agit de briser le silence en dépêchant au forceps une mission à Nouakchott pour éteindre le début d’incendie entre les deux capitales pour donner suite à la disparition présumée de Mauritaniens sur le territoire malien.

De leur côté, les autorités de Nouakchott ont tiré la leçon de la procédure d’enquêtes sur les 7 commerçants tués en janvier dernier à Nara pour créer une commission mixte d’enquêtes. Une démarche des deux pays plus transparente et plus tranchante même si cela prendra du temps mais c’est surtout pénible pour les familles des victimes qui demandent justice et les corps s’ils sont morts.

Dans cette perspective les deux parties manifestent leur volonté de trouver et de punir les coupables. C’est le minimum comme résultats attendus par les observateurs de cette concertation entre Nouakchott et Bamako.

Des interrogations subsistent sur la décision de patrouilles mixtes à la frontière. Cette association des deux armées peut servir de prétexte pour les jihadistes pour attaquer les soldats mauritaniens. In fine d’impliquer davantage la Mauritanie qui bénéficie depuis 2013 d’un accord de non-agression avec Al Qaïda qui aurait été signé par l’ex-président Ould Aziz.

Après une semaine de tension entre les deux capitales, place à l’apaisement mais le contexte du Mali qui s’est tourné vers la Russie avec la présence de mercenaires sur son sol ne facilite pas la cohabitation des armées malienne et mauritanienne. Ce choix de la junte au pouvoir n’est pas apprécié par Ould Ghazouani encore moins les autres pays du G5 Sahel qui semblent être déstabilisés par la réorganisation des forces françaises de Barkhane et européennes de TAKUBA.