Le Monde – Les deux hommes ont été touchés par des tirs alors qu’ils circulaient en voiture avec un civil ukrainien, également blessé. Dans la matinée, le bombardement d’une base militaire près de Lviv et de la Pologne a fait au moins trente-cinq morts, selon les autorités locales.
Le point sur l’invasion russe en Ukraine
- Les troupes russes cernent de plus en plus Kiev (Nord) : présentes dans les faubourgs de la capitale, elles cherchent à éliminer les défenses à l’ouest et au nord de la ville pour commencer à l’encercler. Des frappes russes ont détruit, dans la nuit de samedi à dimanche, l’aéroport de Vassylkiv, à 40 kilomètres au sud de Kiev, et un dépôt de pétrole, également touché, a pris feu, selon les autorités locales.
- Dans l’est du pays, des frappes sur un monastère de la région de Donetsk ont fait une trentaine de blessés, tandis que des bombes au phosphore ont frappé une localité de la région de Louhansk, selon des responsables ukrainiens – une information invérifiable dans l’immédiat.
- Des frappes russes ont touché, dimanche, la ville portuaire de Mykolaïv, proche d’Odessa, dans le Sud de l’Ukraine, et fait au moins onze morts, selon les autorités ukrainiennes.
- Les efforts de l’armée russe se poursuivent sur Marioupol (Sud-Est). Assiégée depuis douze jours, à court de nourriture, la cité portuaire est privée d’eau, de gaz, d’électricité et de communications. Des tentatives d’évacuation de centaines de milliers de civils ont échoué à plusieurs reprises. Plus de 2 100 habitants de la ville ont été tués depuis le début de l’offensive russe, a annoncé dimanche la mairie.
- L’ouest du pays, jusqu’ici épargné, est désormais touché. Des frappes aériennes russes ont visé, dans la nuit de samedi à dimanche, une base militaire près de la frontière polonaise, faisant 35 morts et 134 blessés, selon les autorités ukrainiennes. Une frappe a aussi visé l’aéroport d’Ivano-Frankivsk, à une centaine de kilomètres au sud de Lviv, selon le maire.
- Au centre du pays, l’enjeu se concentre sur Dnipro. Cette cité industrielle d’un million d’habitants est située sur le Dniepr, le fleuve qui marque la séparation entre l’est, en partie prorusse, de l’Ukraine et le reste de son territoire.
Le point sur la situation
- Des frappes aériennes russes ont visé, dans la nuit de samedi à dimanche, une base militaire dans l’ouest de l’Ukraine, près de la frontière polonaise, et fait 35 morts et 134 blessés, selon un bilan communiqué par les autorités ukrainiennes dimanche à la mi-journée. La base de Yavoriv, située à 40 kilomètres au nord-ouest de Lviv, était l’un des principaux centres servant aux exercices militaires conjoints avec l’OTAN.
- Brent Renaud, un journaliste américain indépendant de 50 ans, a été tué par balle dimanche à Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, où les combats font rage depuis plusieurs jours. Il est le premier journaliste étranger à être tué depuis le début de l’invasion russe, le 24 février.
- Dans la ville assiégée de Marioupol (Sud-Est), où la situation est « quasi désespérée » selon Médecins sans frontières, les habitants espéraient l’arrivée dimanche d’un convoi d’aide humanitaire, resté plus de cinq heures bloqué à un barrage russe samedi.
- Une grande manifestation a eu lieu dimanche à Kherson (Sud), pour protester contre l’occupation de la ville par les forces russes, selon des médias locaux. Cette ville de 290 000 habitants est tombée aux mains de l’armée russe dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 mars.
- En vingt-quatre heures, quelque 100 000 personnes sont venues grossir les rangs des réfugiés qui ont fui les combats, portant leur nombre à près de 2,7 millions, selon un décompte publié dimanche par les Nations unies.
- « Environ 1 300 » militaires ukrainiens ont été tués depuis le 24 février, a annoncé samedi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ainsi qu’au moins 596 civils, selon le décompte dimanche de l’ONU, qui souligne que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité.
La ville d’Odessa redoute toujours l’invasion russe
L’alimentation électrique du site nucléaire de Tchernobyl rétablie
L’agence nucléaire ukrainienne, Energoatom, a annoncé dans un communiqué que l’alimentation électrique du site nucléaire de Tchernobyl, désormais aux mains des Russes, a été rétablie dimanche.
« Désormais, les systèmes de refroidissement des assemblages combustibles vont fonctionner de nouveau normalement, et plus grâce à des générateurs de secours », a précisé le ministre de l’énergie ukrainien, German Galushchenko.
Mercredi, la compagnie nationale d’électricité Ukrenergo avait annoncé que la centrale, à l’origine de la plus grave catastrophe nucléaire civile en 1986, avait « été complètement déconnectée du réseau électrique en raison des actions militaires de l’occupant russe ». L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait toutefois déclaré que cet incident ne présentait « pas d’impact majeur sur la sécurité ».
Actuellement, 20 000 assemblages de combustibles usés sont stockés dans la piscine d’entreposage du site. Après avoir été utilisé dans un réacteur, le combustible usé est encore radioactif et dégage de la chaleur : il est alors entreposé dans une « piscine » – un bassin rempli d’eau – pour être refroidi. Une fois que sa radioactivité et sa puissance thermique ont suffisamment décru, au bout de quelques années, il peut être transporté pour être, en général, transféré vers des sites d’entreposage à sec.
L’alimentation électrique est nécessaire pour que l’eau de la piscine, qui peut contenir de petites quantités d’isotopes radioactifs, soit pompée et nettoyée, et pour réintroduire de l’eau froide. Faute d’alimentation, l’eau risquait de se réchauffer et, en théorie, de commencer à s’évaporer, de même que certains isotopes radioactifs présents dans l’eau.
En Russie, plus de 800 manifestants contre la guerre en Ukraine arrêtés
Selon l’ONG russe OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations, plus de 800 personnes manifestant dimanche contre la guerre en Ukraine ont été interpellées à travers 37 villes de Russie.
A Moscou, la capitale, quelques dizaines de personnes avaient bravé l’interdiction de manifester en se rassemblant sur la place du Manège, près du Kremlin. Au moins 100 manifestants et un journaliste ont été emmenés par des policiers, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Plusieurs policiers avaient tracé la lettre « Z » sur leurs casques, signe de soutien à l’intervention militaire décidée par Vladimir Poutine. En début de soirée, le ministère de l’intérieur a annoncé que près de 300 personnes avaient été interpellées à Moscou pour « différentes violations de l’ordre public », précisant que des poursuites judiciaires étaient envisagées contre eux.
A Saint-Pétersbourg, où de nombreux autocars de police étaient visibles dans le centre, les manifestants ont tenté de se faire discrets. Selon OVD-Info, au moins 156 personnes y ont quand même été interpellées dans la journée.
Malgré l’interdiction, des pacifistes se rassemblent quotidiennement en Russie pour dénoncer l’intervention militaire en Ukraine. Bien que leur nombre soit limité, la simple tenue de ces rassemblements est notable, tant la répression est forte. Ceux qui manifestent s’exposent systématiquement à des amendes, voire à de longues peines d’emprisonnement.
En tout, depuis le 24 février, au moins 14 700 personnes ont été interpellées en Russie lors de manifestations contre le conflit, selon OVD-Info.
Bonjour,
En effet, la loi martiale entrée en vigueur le 24 février interdit à tout homme âgé de 18 à 60 ans de quitter le territoire, en dehors de cas exceptionnels.
En Allemagne, des dizaines de milliers de manifestants contre l’invasion de l’Ukraine
Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont protesté, dimanche, dans plusieurs villes allemandes, contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
A Berlin, selon la police, ils étaient entre 20 000 et 30 000 manifestants. A Francfort, environ 11 000 personnes ont exprimé leur solidarité avec les Ukrainiens, selon la police, qui a précisé que les manifestations se sont déroulées dans le calme. D’autres marches ont aussi eu lieu à Stuttgart, Leipzig et Hambourg.
Ces manifestations ont été organisées par une alliance de plus de quarante organisations de défense des droits de l’homme, syndicats et associations chrétiennes. Au total, elles ont mobilisé environ 125 000 personnes à travers le pays, selon les organisateurs.
Brent Renaud, premier journaliste étranger à être tué en Ukraine
Brent Renaud, un photographe et réalisateur indépendant de 50 ans, a été tué dimanche à Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, où les combats font rage depuis plusieurs jours. Il est le premier journaliste étranger à être tué depuis le début de l’invasion russe, le 24 février. Un journaliste de la télévision publique ukrainienne avait été tué le 1er mars dans le bombardement russe de la tour de télévision de Kiev.
Brent Renaud et un autre journaliste américain, qui a été blessé, ont été touchés à la mi-journée alors qu’ils circulaient en voiture avec un civil ukrainien, également blessé.
Brent Renaud « a reçu une balle dans la nuque et a été tué sur le coup », a précisé Danylo Shapovalov, un médecin engagé auprès des forces ukrainiennes qui a pris en charge les victimes.
Un journaliste de l’Agence France-Presse a vu le corps du journaliste tué, qui avait ses papiers d’identité sur lui, y compris une ancienne carte d’accréditation du New York Times.
Le quotidien américain a précisé dans un communiqué que ce journaliste « talentueux » avait travaillé pour lui dans le passé, dernièrement en 2015, mais que ce n’était pas le cas en Ukraine.
Les autorités ukrainiennes ont rapidement accusé leurs ennemis russes d’avoir tiré sur les journalistes américains, mais l’origine des tirs était difficile à établir dans l’immédiat. « Nous consultons les Ukrainiens pour déterminer comment cela est arrivé », a déclaré sur la chaîne américaine CBS Jake Sullivan, conseiller national à la sécurité du président américain Joe Biden, en dénonçant un meurtre « choquant et horrifiant ».
Brent Renaud, également écrivain, était originaire de Little Rock, dans l’Etat de l’Arkansas, selon le site Internet de la Fondation Nieman pour le journalisme, liée notamment à l’université de Harvard, qui lui avait accordé une bourse en 2019. Il avait travaillé sur de nombreux projets de films documentaires avec son frère Craig, et couvert des sujets aussi divers que la crise des réfugiés en Amérique centrale, les soubresauts politiques en Egypte et la lutte contre l’extrémisme en Afrique et au Moyen-Orient, selon la fondation.
Source : Le Monde
Rac