
Agence de Presse Sénégalaise – La chanteuse, compositrice et instrumentiste Sona Jobarteh a évoqué, jeudi, à Dakar, la « puissance » de la musique traditionnelle africaine, dont elle réclame l’intégration dans les programmes scolaires d’Afrique.
« L’art de la kora va au-delà de la musique, c’est une responsabilité, un héritage que l’on devrait intégrer dans nos curricula, lesquels, semble-t-il, ne sont pas toujours adaptés à notre environnement culturel », a dit l’artiste anglaise d’origine gambienne.
Elle intervenait à une conférence de presse donnée en prélude au Festival à Sahel ouvert (FASO), prévu de jeudi à dimanche prochains, à Mboumba, dans la région de Saint-Louis (nord).
Le pouvoir de la musique traditionnelle sur l’être humain – quand cette musique s’exprime par des instruments comme la kora – est tel que « la jeunesse africaine n’aura plus cette aspiration à toujours quitter le continent », lorsque les jeunes prennent connaissance de cette musique « dès le bas âge » notamment, a-t-elle précisé.
« C’est que nous sommes en train de faire dans notre école de musique implantée en Gambie. Nous faisons connaître le répertoire et l’histoire de cet instrument (la kora) aux nouvelles générations, sans les dispenser d’étudier la finance, les mathématiques et d’autres disciplines », a expliqué Sona Jobarteh.
« Je ne peux pas imaginer le développement sans la culture », a poursuivi l’artiste anglo-gambienne, revendiquant son appartenance aux principales familles de griots d’Afrique de l’Ouest.
En évoquant les similitudes du Sénégal et de la Gambie, sur le plan culturel, elle dit chercher à « explorer » et à « développer » les racines de la musique traditionnelle africaine.
Née en 1983 à Londres d’une mère anglaise et d’un père gambien, Sona Jobarteh est la petite-fille du griot Amadu Bansang Jobarteh et la cousine de Toumani Diabaté, rappellent les organisateurs du FASO dans un document remis aux journalistes.
Le Festival à Sahel ouvert, organisé depuis 2010, a cette année pour thème : « Eau et sécurité ». Il sera, pour ses organisateurs, un prélude au neuvième Forum mondial de l’eau (FME) prévu en mars prochain à Dakar.
Ils estiment que le FME aura l’avantage de « lancer un dialogue entre les institutions engagées dans le développement du bassin du fleuve Sénégal, les experts et les populations, afin d’élaborer une grille de lecture des projets à valeur intégrative et équitable des intérêts locaux ».
Source : Agence de Presse Sénégalaise (APS)