À New York, un Conseil de sécurité de l’ONU “surréaliste”

Courrier international – La réunion censée tenter d’éviter la guerre a commencé dans une paix relative pour se terminer avec l’écho lointain des bombardements russes en Ukraine. Une réunion diplomatique qui fera date, d’après ce journal britannique.

“Surréaliste”, lâche The Guardian, ébahi. Le Conseil de sécurité extraordinaire de l’ONU réuni mercredi 23 février “fera date”, selon le journaliste Julian Borger :

La guerre que cette session était censée éviter a tout simplement éclaté en plein débat.”

Premier à prendre la parole, le Portugais António Guterres “a fait quelque chose de notable et de rare pour un secrétaire général des Nations unies : il a interpellé directement l’un des membres du Conseil de sécurité, la Russie”, enjoignant Poutine de “donner une chance à la paix”.

À cet instant précis, souligne Julian Borger, les intentions du Kremlin “n’étaient pas encore très claires”. Elles le sont devenues quelques instants plus tard, à l’issue d’une allocution télévisée du président russe et des premières frappes sur le territoire ukrainien.

“Je ne compte pas réveiller Lavrov”

Au moment de la prise de parole du représentant russe à New York, “le doute n’était plus permis”. La paix “n’aurait finalement pas sa chance”. Vassily Nebenzia, après des semaines de moqueries vis-à-vis de “l’hystérie occidentale”, a estimé “qu’il ne s’agissait pas d’une guerre, mais d’une opération militaire spéciale” de défense des habitants du Donbass.

De son côté, l’ambassadeur ukrainien, “qui recevait des informations en temps réel depuis Kiev”, a dû renoncer à son discours, déjà caduc. Avant de mettre au défi son homologue russe d’appeler son ministre de l’Intérieur pour lui demander de “faire tout son possible pour arrêter la guerre”. “Vous avez un smartphone ! a lancé Sergiy Kyslytsya. Appelez Lavrov maintenant. On peut faire une pause pour que vous le fassiez.” “Je ne compte pas réveiller Lavrov, lui a rétorqué Vassily Nebenzia. Je vous ai déjà dit tout ce que je savais.”

Une heure après le début de la réunion, “la multiplication des bombardements a rendu évidente, si ce n’était déjà le cas, la futilité de l’événement”, écrit The Guardian. Certains ambassadeurs ont demandé à reprendre la parole “pour exprimer leur sentiment de trahison” auprès de Nebenzia. “Il n’y a pas de purgatoire pour les criminels de guerre, ils vont directement en enfer”, a asséné Sergiy Kyslytsya.

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The Guardian – Londres

 

 

 

 

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