Mauritanie : le temps, pire ennemi de la justice et de l’opposition

Entre la détention préventive de l’ex-président Ould Aziz qui perdure et le dialogue politique dont les observateurs ne voient pas encore le bout du tunnel, les Mauritaniens s’interrogent sur le temps qui semble avoir pris le dessus.

Les Mauritaniens ont l’impression de vivre un feuilleton politico-judiciaire sans fin ponctué de polémiques entre la défense de l’ex-président et la justice sur la régularité de la procédure judiciaire. La maladie de Ould Aziz semble perturber la machine judiciaire qui ramasse un grain de sable ralentissant ainsi les convocations de l’accusé pour corruption d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent.

Les avocats de Ould Aziz mènent une bataille médiatique alors que la justice imperturbable joue la carte du temps, pire ennemi si les résultats ne suivent pas. C’est la même hantise de l’opposition qui s’est lancée sur un dialogue politique initié par le pouvoir dont la feuille de route ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique mais constitue une base de discussion. Si le temps de la justice n’est pas le temps des politiques, le temps de l’opposition n’est pas le temps du pouvoir qui l’accuse de lenteur de la concertation nationale.

En actionnant le levier de la société civile, l’opposition peut se placer en meilleure position pour bousculer le président Ould Ghazouani abonné aux audiences avec les chefs de l’opposition dont la dernière en date pour la nième fois avec le président de l’APP Ould Boulkheir considéré comme le champion d’une opposition dialoguiste.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 19 février 2022)

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