Au Sénégal, l’espoir de gagner, enfin, la Coupe d’Afrique des nations

Les Lions de la Teranga affronteront l’Egypte, dimanche 6 février, au Cameroun, en finale de la compétition africaine. Ils espèrent y remporter un trophée qui leur a déjà échappé deux fois.

Le Monde  – « J’ai déjà les tee-shirts, les brassards et les pin’s, il reste maintenant la coupe ! » Et, cette fois, Abdou Nam y croit dur comme fer. L’ancien militaire vient d’acheter un fanion vert, jaune et rouge, les couleurs nationales, à une vendeuse ambulante pour l’attacher à son rétroviseur de véhicule et ainsi compléter sa panoplie de supporteur.

Comme lui, à la veille de la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui oppose, dimanche 6 février à 20 heures (heure locale), au stade omnisports Paul-Biya-Olembé, à Yaoundé, les Lions de la Teranga aux Pharaons d’Egypte – sept fois vainqueurs –, les Dakarois se préparent.

 

L’enjeu est de taille : c’est la troisième fois que le Sénégal se retrouve en finale de la CAN, mais il n’a jamais remporté le trophée en près de soixante ans, et ce malgré son statut de favori. En 2002, à Bamako, l’équipe nationale sénégalaise avait été battue par le Cameroun, 3 à 2 aux tirs au but. Dix ans plus tard, au Caire, c’est encore une défaite en finale (1 à 0), contre l’Algérie. Alors, aujourd’hui, les attentes sont immenses.

A Dakar, des écrans géants ont été installés dans plusieurs espaces publics, notamment sur la place du Souvenir africain ou sur l’esplanade du Monument de la renaissance africaine. Restaurants et bars ont accroché les drapeaux aux fenêtres, tout comme les motos, taxis et voitures qui sillonnent la capitale sénégalaise. De nombreux passants portent déjà le tee-shirt de la sélection, et les retardataires s’affairent aux derniers achats.

La demi-finale a fini de rassurer les supporteurs

Devant le marché de Sandaga, en centre-ville, Ismail vend des maillots verts et blancs, empilés sur le sol. « Ce ne sont pas les originaux, mais on les vend à 10 000 francs CFA [15 euros] au lieu de 4 000 francs CFA [6 euros], car on n’a plus beaucoup de stock », explique-t-il.

Un peu plus loin dans sa boutique, d’autres maillots – des originaux, précise-t-il –, que l’acheteur peut personnaliser avec son nom dans le dos, se vendent jusqu’à 30 000 francs CFA (45 euros). Des répliques du maillot de 2002, quand le Sénégal avait battu la France en Coupe du monde, font aussi fureur.

Même s’il restera chez lui avec ses parents pour regarder le match, Djiby Seck, apprenti footballeur de 21 ans dans un club d’un quartier populaire de Dakar, a déjà acheté le sien. « Avec ses joueurs qui viennent de clubs européens, l’équipe du Sénégal a tous les moyens pour gagner la finale. Mais il va falloir jouer véritablement collectif ! » prévient-il.

Après trois matchs de groupe peu convaincants – deux nuls et un seul but marqué –, les supporteurs ont progressivement repris espoir avec les matchs à élimination directe (2-0 contre le Cap-Vert et 3-1 contre la Guinée équatoriale). La demi-finale remportée 3-1 face au Burkina Faso a fini de rassurer. « Au début de la CAN, nous avions plusieurs blessés ou des joueurs positifs au coronavirus, mais pour la finale, tout le monde est là, nous avons la meilleure équipe d’Afrique », se réjouit Djiby Seck.

Les fans attendent beaucoup d’Ismaïla Sarr de Watford (Angleterre), Idrissa Gueye et Abdou Diallo du Paris-Saint-Germain, Edouard Mendy de Chelsea (Angleterre) et Kalidou Koulibaly de Naples (Italie). Djinn Seck, lui, veut devenir professionnel, « comme Sadio Mané », l’attaquant numéro 10 qui joue à Liverpool, en Angleterre, et se retrouvera dimanche face à son coéquipier en club, l’Egyptien Mohamed Salah.

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Théa Ollivier

(Dakar, correspondance)

Source : Le Monde

 

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