En Arabie Saoudite, l’ouverture prônée par MBS ne fait pas que des heureux

Courrier internationalLes avancées réalisées par l’homme fort d’Arabie Saoudite sont loin de plaire à tout le monde dans le royaume tant elles bousculent les traditions. Mais la famille royale, le clergé et les milieux d’affaires craignent surtout de voir le futur roi s’arroger tous les pouvoirs, souligne The Economist.

Le 30 décembre, les autorités saoudiennes ont placardé des affiches à La Mecque et Médine, cités saintes de l’islam, pour demander aux fidèles de se tenir à deux mètres de distance les uns des autres et limiter la propagation du Covid-19.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), qui dirige de facto le royaume, ne semble pourtant pas d’humeur à imposer des restrictions ailleurs dans le royaume. Ses hommes attirent les foules dans les salles de concert et les foires dans de nombreuses villes du pays. Le mois dernier, une rave-party organisée avec la bénédiction du gouvernement a rassemblé 700 000 jeunes Saoudiens qui ont dansé pendant quatre jours d’affilée.

Un enseignant qui vit dans le paisible centre de Médine déplore que

le royaume détourne de la vertu et pousse au vice”.

En Arabie Saoudite, les enquêtes d’opinion sont rares. Difficile donc d’évaluer le mécontentement suscité par la politique de MBS, qui s’emploie à ouvrir et réformer un des pays les plus fermés et intolérants du monde.

Quelques sondages indiquent cependant qu’il existe au moins trois groupes de mécontents : les salafistes, qui incarnent une version fondamentaliste de l’islam ; les princes de la maison royale de Saoud ; et les citoyens ordinaires qui préféraient les choses telles qu’elles étaient avant. Seules la répression et la peur les retiennent de renverser le prince héritier pour revenir en arrière.”

Les salafistes furieux

 

Commençons par les salafistes, furieux que MBS ait rompu une alliance vieille de trois siècles entre eux et la maison des Saoud. Le prince torpille les pouvoirs de la police religieuse, qui ne peut plus ni forcer boutiques et restaurants à fermer cinq fois par jour pour la prière, ni empêcher hommes et femmes de se saluer d’un baiser sur la joue. Les sermons du vendredi sont désormais dictés par la capitale, Riyad. Côté réseaux sociaux, les prédicateurs populaires n’ont plus le droit de tweeter autre chose que des louanges du prince.

Les discours salafistes continuent malgré tout de circuler par le bouche-à-oreille. On dit que le clergé a condamné le Winter Wonderland de Riyad,

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