Dilemme – Prison ou perte de nationalité : comme Ramy Shaath, des détenus égyptiens doivent choisir

Courrier international  – Emprisonné pendant plus de deux ans en Égypte pour avoir fomenté des “troubles contre l’État”, l’activiste égypto-palestinien a retrouvé la liberté. Mais il a dû renoncer à sa citoyenneté égyptienne. Une pratique à la limite de la légalité mais déjà éprouvée à plusieurs reprises par le régime de Sissi, souligne Mada Masr.

Le 8 janvier, le militant égypto-palestinien Ramy Shaath a atterri à Paris après avoir été libéré et expulsé par les autorités égyptiennes au terme d’un placement en détention arbitraire de plus de 900 jours. Il a été accueilli à l’aéroport Charles-de-Gaulle avec son épouse, Céline Lebrun-Shaath, sous une pluie d’applaudissements. Les conditions de sa libération ne sont pourtant pas matière à célébration : Shaath a dû renoncer à sa nationalité égyptienne pour recouvrer la liberté.

Dans la déclaration annonçant sa libération, sa famille rappelait que “personne ne devrait avoir à choisir entre sa liberté et sa nationalité”.

Ramy est né égyptien, il a grandi en tant qu’égyptien et l’Égypte a toujours été – et sera toujours – sa patrie. Aucune renonciation obtenue sous la pression ne changera jamais cela.”

Macron avait demandé sa libération

 

Au cours de ces deux ans et demi d’emprisonnement, Céline Lebrun-Shaath, ressortissante française expulsée d’Égypte après l’arrestation de son mari, n’a pas cessé de se battre publiquement pour sa libération. Le président Macron a même expressément demandé la libération de Shaath en présence du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, lors d’une conférence de presse achevant les discussions bilatérales entre leurs deux pays, au palais de l’Élysée, en décembre 2020.

Cela fait près de six mois que l’Agence nationale de sécurité égyptienne est en contact avec la famille du militant pour superviser sa renonciation à la nationalité égyptienne et organiser son expulsion, indique une source anonyme proche du dossier. La procédure est arrivée à son terme le 1er janvier, lorsque l’avocat de Shaath a envoyé à la Cour suprême administrative l’attestation officielle que son client renonçait à la nationalité égyptienne, précise la source.

Shaath a été libéré le 6 janvier, indique sa famille, et livré à un représentant de l’Autorité palestinienne à l’aéroport international du Caire, d’où il a embarqué pour Amman, la capitale de la Jordanie, avant de prendre un vol pour Paris.

 

Des précédents

 

Cette pratique très controversée est fondée sur un décret – la loi 140 – publié par le président Sissi en novembre 2014 et l’autorisant à rapatrier des prisonniers étrangers dans leur pays d’origine pour purger leur peine ou repasser devant un tribunal.”

Ce décret a été pris cinq mois après la condamnation à sept et dix ans de prison de trois journalistes d’Al-Jazeera. Accusés de terrorisme, l’Australien Peter Greste, l’

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Osman El Sharnoubi
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Mada Masr – Le Caire

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Courrier international

 

 

 

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