Rassemblement de Maliens à Paris contre les sanctions ouest-africaines

Les décisions de la Cédéao à l’encontre de la junte au Mali punissent le projet des militaires de continuer à gouverner pendant plusieurs années, et l’engagement révoqué d’organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la tête du pays.

Le Monde – Quelques centaines de Maliens se sont rassemblés, samedi 15 janvier à Paris, pour protester contre les sanctions ouest-africaines et les pressions internationales contre la junte au pouvoir à Bamako, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).

« Vive le Mali ! A bas la Cédéao ! » scandaient les manifestants massés à proximité de l’ambassade du Ghana, pays président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.

Le Mali, déjà plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012, fait face depuis dimanche 9 janvier à de lourdes sanctions de la Cédéao. Celles-ci punissent le projet des militaires de continuer à gouverner pendant plusieurs années, et l’engagement révoqué d’organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la tête du pays.

 

« On en a marre, on ne veut plus continuer à recevoir d’ordres de qui que ce soit, on veut qu’on nous laisse gérer le pays à notre façon », a expliqué une participante, Diary Sow Touré. « Ce n’est pas par amour pour la junte que le peuple manifeste, mais si la junte peut poser des jalons pour un nouveau Mali, pourquoi ne pas la laisser faire ? » a-t-elle ajouté. « Il faut écouter le peuple malien, ce qui s’est passé hier dans le pays est un signal fort », a déclaré un autre manifestant, Bakary.

« A bas l’impérialisme français »

Vendredi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Bamako et dans d’autres villes du pays à l’appel de la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta. A Paris, une pancarte brandie par un manifestant affichait « Le Mali ne veut plus de soldats français ni de ceux de l’Europe » tandis que d’autres protestataires scandaient : « A bas l’impérialisme français ! »

 

Le Mali a connu deux coups d’Etat, en août 2020 et mai 2021. La France, militairement présente au Mali depuis neuf ans pour lutter contre les djihadistes, est en train d’y réduire ses effectifs tout en maintenant des troupes dans le nord du pays, à Gao, Ménaka et Gossi. Les Européens, eux, sont présents dans la force Takuba, composée de forces spéciales et comptant près de 900 militaires.

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Source : Le Monde  avec AFP

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