CAN 2022 : Aliou Cissé veut entraîner l’équipe du Sénégal vers les sommets africains

En poste depuis 2015, le sélectionneur et ancien international a réussi à hisser les Lions de la Teranga parmi les formations les plus prometteuses du continent.

Le Monde – Il est attendu au tournant. Il le sait. « Cette année tous les Sénégalais ont envie de gagner, ça tombe bien, moi aussi », lance Aliou Cissé. Visage encadré de longues dreadlocks, lunettes carrées sur le nez, ce Sénégalais de 45 ans, à la tête de l’équipe nationale de football de son pays depuis 2015, en est à sa troisième Coupe d’Afrique des nations (CAN) « en tant qu’entraîneur ». Et l’ancien joueur international l’admet lui-même : il « cour[t] derrière cette victoire ».

Lui et ses Lions de la Teranga ne sont pas passés loin lors de l’édition 2019 de la CAN, en Egypte, battus seulement en finale par l’Algérie. Pour son entrée dans l’édition 2022 de la compétition, lundi 10 janvier à Bafoussam (Cameroun), le Sénégal a battu de justesse (1-0) le Zimbabwe. L’équipe espère faire mieux pour son deuxième match de poule, vendredi 14, face à la Guinée.

« Nous sommes meilleurs qu’en 2019 », assure Aliou Cissé, n’hésitant pas à mettre en avant les statistiques de son équipe en 2021 : sept matchs gagnés, trois nuls, zéro défaite, 21 buts marqués, seulement six encaissés… « Depuis six ans, nous obtenons des résultats qu’aucun sélectionneur n’a eus ici au Sénégal », se targue-t-il.

« Nous l’avons choisi car nous avions senti qu’en tant que Sénégalais, il allait pouvoir restaurer la confiance et une dynamique de groupe », explique Mayacine Mar, directeur technique national, pour qui les Lions sont désormais sur une bonne trajectoire.

 

Une riche carrière de joueur

 

De fait, l’entraîneur a réussi en quelques années à faire remonter l’équipe sénégalaise parmi celles les plus en vue du continent africain. « Il fait partie de cette nouvelle génération de sélectionneurs, comme Djamel Belmadi en Algérie, qui ont à la fois une vision européenne grâce à leur carrière internationale et un ancrage local qui permet une gestion humaine du groupe », analyse le journaliste Mansour Loum, spécialiste du football africain.

Natif de Ziguinchor, en Casamance (sud), Aliou Cissé a derrière lui une riche carrière de défenseur et milieu de terrain qui l’a vu passer par Lille, Paris, Birmingham et Portsmouth. Mais il a surtout été capitaine de l’équipe nationale en 2002, quand le Sénégal a battu la France, alors championne du monde en titre, lors du match d’ouverture de la Coupe du monde au Japon et en Corée du Sud. « En tant que capitaine, j’ai récupéré le drapeau du Sénégal de la main du président de la République, c’est une tradition très importante », se souvient-il, encore ému.

« Il a fait un bon travail de prospection, avec le recrutement de jeunes comme Sadio Mané ou Kalidou Koulibaly », le journaliste Mansour Loum

Après avoir été l’entraîneur adjoint de l’équipe sénégalaise des moins de 23 ans aux Jeux olympiques de Londres en 2012, il est choisi, trois ans plus tard, par la Fédération sénégalaise de football (FSF) pour remplacer le Français Alain Giresse comme sélectionneur national, sans avoir jamais eu d’expérience en club auparavant.

Dès son arrivée, Aliou Cissé s’attellera à ramener l’ordre et la discipline au sein de l’équipe. Avant de travailler sur sa configuration et sur le football qu’elle produit. « Il a fait un bon travail de prospection, avec le recrutement de jeunes comme Sadio Mané ou Kalidou Koulibaly », note Mansour Loum, qui loue le charisme et le leadership d’Aliou Cissé.

 

Quelques lacunes tactiques

 

« C’était un joueur rigoureux et investi, un vrai professionnel. Il a beaucoup d’humilité et il est toujours à l’écoute, témoigne Omar Daf, l’un de ses coéquipiers de 2002, aujourd’hui entraîneur du FC Sochaux-Montbéliard. Autant de qualités qu’on lui retrouve en tant qu’entraîneur. » Adjoint d’Aliou Cissé lors de la Coupe du monde 2018, Omar Daf estime que l’équipe a gagné en rigueur et en régularité depuis 2015, et qu’elle progresse chaque année.

Pourtant, la presse spécialisée en football note parfois des lacunes tactiques et de l’inefficacité chez les Lions, notamment lors de matchs décisifs. « Nous pourrions gagner davantage dans les zones offensives, reconnaît l’entraîneur. Par moments, nous devons être capables d’être plus agressifs et nous devons progresser sur les balles arrêtées. » Son prochain grand pari est donc de remporter un titre. « Cela lui manque. Il faut que le Sénégal performe, car maintenant il a de très bons joueurs au niveau individuel. Cela doit se traduire au niveau collectif », estime Mansour Loum.

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Source : Le Monde
 

 

 

 

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