Au Maroc, un professeur condamné à deux ans de prison dans l’affaire « sexe contre bonnes notes »

 Le MondeCet enseignant de l’université Hassan-Ier de Settat a été reconnu coupable d’« attentat à la pudeur », de « violence » et de « harcèlement sexuel » à l’encontre d’étudiantes.

Un professeur d’université marocain, poursuivi pour « attentat à la pudeur avec violence » dans une affaire de chantage sexuel visant des étudiantes en échange de bonnes notes, a été condamné à deux ans de prison ferme, ont rapporté des médias locaux mercredi 12 janvier. Il s’agit du premier jugement prononcé dans le cadre du scandale connu sous le nom de « sexe contre bonnes notes » qui éclabousse l’institution universitaire.

Enseignant en sciences économiques à l’université Hassan-Ier de Settat, ce professeur en détention préventive a été reconnu coupable d’« attentat à la pudeur », de « violence » et de « harcèlement sexuel » devant la chambre criminelle de la cour d’appel de cette ville proche de Casablanca, selon les médias. L’une des plaignantes a renoncé à toute poursuite judiciaire en échange d’un dédommagement de 70 000 dirhams (6 640 euros), ont-ils précisé.

Quatre autres professeurs d’université, dont deux sont en liberté provisoire, doivent comparaître jeudi dans le cadre du même scandale. Ils font face à de lourdes charges : « incitation à la débauche », « discrimination fondée sur le genre », « violence contre des femmes »… En raison du scandale, le doyen de la faculté de droit et d’économie de Settat a démissionné fin novembre.

 

Plusieurs scandales similaires

 

L’affaire « sexe contre bonnes notes » a été relayée en septembre 2021 par des médias locaux après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages à caractère sexuel échangés entre un des professeurs poursuivis et ses étudiantes. D’autres scandales similaires ont éclaté récemment. Ces dernières années, plusieurs cas de harcèlement sexuel subi par des étudiantes de la part de leurs professeurs au sein des universités marocaines ont été médiatisés, mais souvent sans que des plaintes soient déposées. Et quand elles l’ont été, la plupart sont restées sans suite.

Porter plainte contre son agresseur est une démarche très rare dans une société conservatrice qui pousse le plus souvent les victimes de violences sexuelles à se taire, par peur de représailles, du regard des autres ou pour sauvegarder la réputation de la famille. Les associations de défense des droits humains et les médias tirent régulièrement la sonnette d’alarme sur les violences infligées aux femmes marocaines.

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Suggestion kassataya.com :

Au Maroc, le scandale « sexe contre bonnes notes » éclabousse les universités

Source : Le Monde avec AFP

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