La menace des auteurs d’enregistrements et de tweets contre les symboles de l’Etat, par le ministre de l’Intérieur relance du coup la loi sur la cybersécurité en Mauritanie.
C’est pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de la loi sur les symboles nationaux que le ministre de l’Intérieur menace les auteurs sur les réseaux sociaux qui diffusent de propos haineux et d’expressions frisant l’obscénité incitant à la violence et qui vont au-delà des insultes contre les symboles de l’Etat selon ses propres termes.
Cette alerte qui fait polémique sur les symboles nationaux dont le vote mécanique par la majorité en 2021 pourrait entraîner des conséquences graves sur les libertés publiques. Une alerte qui pointe toute la difficulté d’une loi liberticide qui ne fait plus de frontière entre des critiques et des injures. Et surtout si cette loi fait figurer la symbolique de la République aux côtés de celle de la religion, du drapeau et de l’hymne national. Et encore que cette loi protège les forces armées et de sécurité sur d’éventuels crimes commis contre des manifestants.
Les émeutes de R’Kiz , les répressions policières de Bababé, Boghé et de N’Gawlé sont significatives à cet égard. Bien entendu en première ligne les réseaux sociaux sont pointés du doigt. Et également plus spécialement les militants des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales nationales à caractère racial et leaders ou militants politiques contre le racisme d’Etat ou le simple citoyen qui n’est pas d’accord avec la politique du gouvernement. C’est la liberté d’expression qui est menacée.
Les observateurs rappellent qu’avant l’adoption de cette loi, un journaliste et un blogueur avaient été arrêtés pour avoir critiqué le chef de l’Etat et publié des photos de gendarmes. Un général de l’armée à la retraite a simplement été remis à l’ordre pour avoir critiqué la politique du chef de l’Etat.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 06 janvier 2022)
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