En 2021, les Mauritaniens ont vécu une année entre la peur d’une troisième vague covid-19 plus mortelle que les précédentes et le calvaire de la hausse des prix des denrées alimentaires et entre les deux, une répression démesurée des populations du Sud sur fond de la lenteur des réformes du gouvernement.
Les Mauritaniens se souviendront en 2021 cette troisième vague plus mortelle que les précédentes due au variant Delta paralysant presque le système de santé publique avec une saturation des hôpitaux et centres de santé. Le recours aux médecins étrangers et ceux de la diaspora a limité les contaminations pour faire face aux cas les plus graves.
Ce cauchemar est vite oublié par l’apparition des vaccins anti-covid-19 qui ont permis à la Mauritanie de bénéficier du dispositif COVAX de l’OMS et aussi grâce surtout à la Chine et les dons de la communauté internationale. Autant de facteurs qui ont contribué au succès des campagnes de vaccination à Nouakchott comme à l’intérieur du pays. Résultats au bout du compte, la Mauritanie a vacciné au moins 10 pour cent de sa population, objectif fixé par l’OMS. faisant du pays, l’un des meilleurs élèves en Afrique. Le gouvernement compte atteindre 63 pour cent de vaccinés fin juillet 2022. Mais cette pandémie a exacerbé l’économie mauritanienne entraînant du coup pendant toute l’année une hausse des prix des denrées alimentaires pénalisant ainsi les ménages les plus pauvres malgré les mesures gouvernementales pour créer un nouveau mécanisme de régulation des prix.
A côté de cette crise sanitaire sans précédent, les populations du Sud ont vécu une double peine symbolisée par les émeutes de R’Kiz, Les manifestants protestent contre la défaillance du service public. Et les sanctions administratives montrent bien la gravité des événements. Et également les répressions policières contre les manifestants à Bababé et à Boghé dans le cadre du 31ème anniversaire des massacres d’Inal , les manifestants de N’gawlé contre l’expropriation de leurs terres par un homme d’affaire mauritanien.
C’est une année qui confirme l’État policier du régime de Ould Ghazouani qui a du mal à faire avancer ses réformes à cause de la lenteur de l’exécution du programme quinquennal par le gouvernement. Après les avertissements à deux reprises aux ministres concernés par le président mauritanien, les observateurs s’attendent à un remaniement en 2022.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 30 décembre 2021)
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