A Paris, le port du masque redevient obligatoire en extérieur dès vendredi

La Préfecture de police a présenté, mercredi soir, de nouvelles consignes pour s’adapter au regain épidémique et à la propagation rapide du variant Omicron. Les bars devront fermer à 2 heures du matin la nuit du Nouvel An et la suivante.

Le Monde – Le masque redevient obligatoire dans les rues de Paris à partir de vendredi, a annoncé mercredi 29 décembre la Préfecture de police de la capitale. Cette obligation s’applique aux personnes âgées de plus de 11 ans, « à l’exception des personnes circulant à l’intérieur de véhicules, des cyclistes et des usagers des deux roues » ou des « personnes pratiquant une activité sportive », a précisé la préfecture dans un communiqué.

Les bars devront fermer à 2 heures du matin la nuit du Nouvel An et la suivante annonce la Préfecture dans un deuxième communiqué.

Au moins 208 000 cas de Covid-19 ont été détectés en France en vingt-quatre heures, a annoncé le ministre de la santé, Olivier Véran, mercredi 29 décembre, en se basant sur les chiffres de Santé publique France. Mardi soir, l’agence avait annoncé près de 180 000 cas de Covid-19 en vingt-quatre heures, un niveau jamais atteint depuis le début de l’épidémie due au SARS-CoV-2.

 

« Ça veut dire que vingt-quatre heures sur vingt-quatre, jour et nuit, toutes les secondes dans notre pays, deux Français sont diagnostiqués positifs au coronavirus », a-t-il expliqué. « Nous n’avons jamais connu une telle situation. »

« Nous faisons face à deux ennemis », a détaillé M. Véran : le variant Delta, toujours présent en France, et le variant Omicron, dont la part augmente rapidement chez les malades contaminés sur le territoire. « Vu les chiffres que nous enregistrons depuis quelques jours dans notre pays, j’aurais tendance à parler de raz de marée », a poursuivi le ministre, auditionné par la commission des lois de l’Assemblée nationale, mercredi après-midi, à l’occasion de l’ouverture de l’examen du projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire.

« 10 % de la population française est cas contact »

« Ce sont des chiffres qui donnent le vertige (…). Il y en a partout, dans tous les territoires, tous les milieux, et le virus circule très vite », a-t-il également déclaré. En raison de cette flambée des contaminations, « probablement plus d’un million de Français sont positifs actuellement au coronavirus » et « 10 % de la population française est cas contact », a estimé le ministre.

S’appuyant sur le cas de la situation en Angleterre, où l’évolution de la vague épidémique est en avance de huit à dix jours sur la France, M. Véran a dit estimer, suite à un échange informel avec d’autres ministres de la santé, qu’« il y aurait une baisse de 50 % à 70 % des hospitalisations avec le variant Omicron ». « Mais si vous avez six ou sept fois plus de cas, l’impact sanitaire, de toute façon, se fait ressentir », a-t-il immédiatement précisé, en constatant que le variant Omicron est, au 29 décembre, encore peu présent chez les malades hospitalisés en France.

Le ministre de la santé a ensuite répété la stratégie du gouvernement, axée sur une vaccination massive, pour freiner la hausse du nombre de contaminations. « Le vaccin est efficace après trois doses : quand on est à jour de son rappel, plus de 90 % de réduction des formes graves, y compris face à Omicron », a déclaré Olivier Véran, rappelant que « dans les hôpitaux parisiens de l’AP-HP, 70 % des patients qui sont en réanimation ne sont pas vaccinés ». Le ministre s’est ensuite adressé aux 5,4 millions de personnes non vaccinées en France – notamment les « indifférents », selon M. Véran, « souvent des jeunes » se disant « j’ai pas le temps, je vis ma vie » – et a averti : « Je le dis aux personnes qui ne sont pas vaccinées, il y a vraiment peu de chance que vous puissiez passer, cette fois-ci, entre les gouttes. »

Multiplication des clusters en prison

Cette flambée épidémique provoque également la multiplication des foyers de contamination dans les prisons françaises, selon des statistiques communiquées mercredi par le ministère de la justice. Au niveau national, 370 contaminations ont été détectées parmi les quelque 70 000 détenus, 448 parmi le personnel (sur environ 40 000), récapitule ce bilan du ministère établi au 27 décembre.

Un important foyer a notamment été identifié dans la prison de Perpignan, où 84 détenus et 15 membres du personnel ont été diagnostiqués positifs au Covid-19. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a pour sa part fait état, mercredi sur Franceinfo, d’autres foyers de contamination à « Rennes, à Béziers, à Argentan [et] un autre dans le Lot ».

 

« Et c’est normal : avez-vous entendu un mot des prisons dans les allocutions du premier ministre ou du ministre de la santé [le 27 décembre] ? Moi non », a commenté Mme Simonnot. « Une mesure spéciale serait salutaire. On condamne quelqu’un à de la prison, pas à attraper le Covid », a-t-elle ajouté.

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Source : Le Monde

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