Immigration – Expatriés dans le Golfe : le long chemin vers la citoyenneté

Courrier international En janvier dernier, les Émirats Arabes Unis ont brisé un tabou en offrant la citoyenneté à certains expatriés. Mais le nombre de personnes concernées est très réduit et la question des droits et devoirs des nouveaux citoyens reste floue, souligne The Economist.

Sur les 59 millions de personnes qui vivent dans les six États membres du Conseil de coopération du Golfe (le CCG, qui regroupe l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats Arabes Unis et le Qatar), la moitié sont des étrangers. Certains de ces expatriés ne restent que quelques années, d’autres font toute une carrière dans le Golfe, mais jusqu’à présent très peu nombreux ont été ceux qui ont pu envisager de faire leur vie sur place, explique The Economist :

Les États du Golfe ont longtemps repoussé l’idée d’offrir la citoyenneté aux expatriés. Les habitants craignent que cela n’affecte l’identité nationale et les gouvernements ne sont pas disposés à étendre aux étrangers les coûteux avantages qu’ils accordent à leurs citoyens. Pour la plupart des étrangers, vivre dans le Golfe signifie additionner les visas de travail à court terme : si vous cessez d’être productif, vous cessez d’être résident.”

Aux Émirats, une série de réformes spectaculaires

Pourtant les choses changent peu à peu, constate le magazine économique. En janvier dernier, les Émirats Arabes Unis ont décidé de permettre l’acquisition de la nationalité à certains professionnels étrangers – médecins, entrepreneurs ou scientifiques. De son côté, l’Arabie Saoudite a annoncé en novembre qu’elle avait naturalisé un nombre non précisé d’expatriés. La plupart des États du Golfe proposent désormais un statut de résident de longue durée découplé du contrat de travail. Enfin aux Émirats Arabes Unis, les expatriés peuvent désormais prendre leur retraite sur place au lieu de rentrer chez eux.

Des évolutions qui s’inscrivent dans un ensemble de réformes spectaculaires visant à faciliter la vie des étrangers, note The Economist. “Aux Émirats, les couples non mariés peuvent désormais vivre ensemble légalement. Les musulmans peuvent boire de l’alcool. En novembre, Abu Dhabi, la capitale, a décidé d’autoriser les mariages civils pour les non-musulmans. Enfin le 7 décembre, les Émirats Arabes Unis ont annoncé que le samedi et le dimanche seraient désormais les jours de repos hebdomadaires pour tout le secteur public, ce qui mettra le pays en phase avec la plupart des pays du monde, mais créera un décalage avec de nombreux pays arabes” où le week-end court du vendredi au samedi.

Les zones d’ombre de la loi sur la citoyenneté

Reste que les Émirats ne comptent naturaliser qu’un millier de personnes chaque année – soit 0,01 % de leur population ! La loi sur la citoyenneté est en effet ultra-élitiste :

Un scientifique reconnu pourra devenir citoyen émirati, mais pas le concierge qui nettoie son labo. Bien qu’ils aient brisé un tabou, les dirigeants du Golfe n’ont pas modifié un pacte social qui fait de la citoyenneté un cadeau octroyé à des sujets jugés dignes de le recevoir. Ils viennent d’en élargir le bassin afin d’attirer et de retenir des étrangers talentueux dans le cadre d’une compétition pour diversifier les économies pétrolières, mais pour la plupart des étrangers qui vivent dans le Golfe le chemin vers la citoyenneté restera fermé.”

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The Economist – Londres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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