
Le Monde – L’Assemblée nationale du Sénégal a adopté, vendredi 10 décembre, un projet de loi rétablissant la fonction de premier ministre. Avec 92 voix pour, 2 contre et 8 abstentions, comme l’a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP), les députés présents lors d’une séance plénière ont largement voté pour redonner vie à la fonction de chef de gouvernement, supprimée en 2019 par le président Macky Sall qui venait d’être réélu à la tête du pays.
Mercredi, le chef de l’Etat avait évoqué sa prochaine présidence de l’Union africaine (UA), à partir de janvier 2022, dans un entretien avec RFI et France 24. « Je ne peux m’occuper du Sénégal au quotidien. Or, il faut s’occuper du Sénégal au quotidien, il faut donc un premier ministre pour le faire », a-t-il déclaré. Il a précisé que la nomination du futur chef de gouvernement interviendrait après les élections locales de janvier.
Le ministre de la justice, Malick Sall, qui défendait le texte, a justifié le retour du poste de premier ministre par « les impératifs de relance de l’économie nationale et d’une meilleure coordination de la mise en œuvre des politiques publiques ».
Cette révision réintroduit la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale, supprimée en même temps que la fonction de premier ministre en 2019, et restitue le pouvoir présidentiel de dissoudre l’Assemblée nationale, selon le texte adopté vendredi par les députés.
Contexte social et économique délicat
En 2019, déjà, l’opposition et une partie de la société civile avaient dénoncé la suppression de la fonction de premier ministre comme une tentative de mainmise sur le pouvoir de la part du président Sall. Ce dernier n’avait jamais évoqué une telle réforme lors de sa campagne présidentielle victorieuse et l’avait annoncée deux jours après avoir prêté serment pour un deuxième mandat.
Source : Le Monde Avec AFP
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