Mauritanie : à Nouakchott, des campagnes de dépistage du VIH organisées par des associations (3/4)

RFILe VIH est encore un large tabou en Mauritanie. Des associations communautaires ont alors développé des services adaptés pour trouver les personnes séropositives et les maintenir dans le parcours de soin. Un enjeu important alors que l’épidémie est cachée et concentrée au sein des communautés vulnérables, des homosexuels et des travailleuses du sexe. Des populations discriminées ou criminalisées dans cette république islamique, où seulement 0,3 % de la population générale est infectée par le VIH.

Une grande tente traditionnelle a été dressée le temps d’une journée dans le quartier populaire Al Mina. Ici, les habitants attendent avant de se faire dépister du VIH.

Aida Mahmoud, 21 ans, a fait un test pour la première fois. Pas encore mariée, elle a des rapports sexuels avec son petit-ami, même si cela est interdit : « J’ai bien compris que pour me prévenir de cette maladie, il faut toujours se protéger que tu sois mariée ou non… on ne sait jamais. Il faut faire le test avant le mariage, et même si tu n’es pas mariée il faut le faire régulièrement chaque mois pour s’assurer de sa santé. Il ne faut pas faire confiance aux autres et il faut se protéger soi-même ».

Une campagne de dépistage communautaire

Ce jour-là, 270 personnes ont fait le test, selon Mohamed Ali Bilal, vice-président de l’association SOS Pairs éducateurs, à l’initiative de cette campagne de dépistage communautaire : « Ici, c’est une population très vulnérable. Il y a beaucoup de femmes qui se marient plusieurs fois, qui changent de partenaires. La majorité des jeunes ici sont actifs sexuellement. On veut vraiment faire de la sensibilisation sur le VIH et l’importance du dépistage ».

L’association a installé des kiosques fixes dans quatre points stratégiques de Nouakchott. En face de la gare routière par exemple, une équipe sensibilise, dépiste et distribue des préservatifs. Leur cible : les clients de prostitution, comme les chauffeurs qui ont des comportements à risque, explique Khalifa Vall, superviseur du kiosque : « Tous les chauffeurs sont là, et on profite de cette occasion pour les sensibiliser. Au début, les gens sont un peu timides parce que le Sida, c’est encore tabou, donc les gens ne viennent pas prendre les préservatifs. Mais maintenant, chaque jour, ils m’en demandent ».

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Théa Ollivier

 

 

 

 

 

 

Suggestion kassataya.com :

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Source : RFI

 

 

 

 

 

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