Comment le cerveau des bilingues bascule d’une langue à une autre

Une nouvelle étude scientifique met en évidence la facilité déconcertante avec laquelle ce processus s'opère.

Slate – Le bilinguisme, soit l’utilisation régulière, au quotidien, de deux langues, n’est pas un phénomène marginal dans le monde. Même si les estimations varient, plusieurs sources démontrent que près de la moitié de la population mondiale serait bilingue. Cette compétence, qui offre selon certains scientifiques un avantage cognitif, a été étudiée dernièrement par Sarah Frances Phillips, linguiste et étudiante diplômée à l’université de New York, et sa conseillère Liina Pylkkänen. Elles se sont plus spécifiquement intéressées au cerveau des personnes bilingues pour comprendre les mécanismes qui s’opéraient lorsqu’elles passaient d’une langue à une autre.

L’étude met en évidence à quel point le changement de langue, aussi appelé «commutation de code», est normal et naturel pour le cerveau des multilingues. L’organe ne fait face à aucune difficulté et utilise les mêmes schémas neurologiques que le cerveau des personnes monolingues.

Dans une interview accordée à Scientific American, Sarah Frances Phillips, qui a elle-même grandi dans une famille bilingue, détaille son travail. Elle explique que le bilinguisme n’est bien compris «ni d’un point de vue linguistique, ni d’un point de vue neurobiologique». Un champ libre s’ouvrait donc à elle. Pour mener son étude, elle a recueilli les données d’une vingtaine de participants bilingues anglais-coréen. Tous étaient capables de lire, écrire, parler et écouter les deux langues.

 

Un changement très naturel

 

Plus de 700 essais ont été réalisés afin d’observer les changements qui s’opèrent dans le cerveau. La technique appelée magnétoencéphalographie (MEG) a été utilisée pour suivre l’activité cérébrale. «Nous avons présenté aux participants un sujet et un verbe intransitif», explique la linguiste. Des mots comme «glaçons» et «fondre» ont par exemple été proposés, puis «glaçons» et «sauter».

Dans le premier cas, les cerveaux des monolingues et des bilingues entraient en forte activité (dans le lobe temporal antérieur gauche). Mais lorsque les mots n’avaient pas de lien, ce pic n’était pas observé. «Nous avons trouvé cela à la fois dans le changement de langue [entre l’anglais et le coréen] et dans l’orthographe [avec des caractères romains et coréens]. Nous manipulons donc le langage, mais aussi la représentation de ces mots», commente Sarah Frances Phillips.

Le fait que le lobe temporal antérieur gauche soit capable de combiner ces concepts de manière significative sans ralentir, sans être affecté par l’origine des concepts ou la façon dont ils nous sont présentés, nous dit que notre cerveau est capable de faire ce genre de processus naturellement, détaille la linguiste.

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Repéré par Nina Hossein

Repéré sur Scientific American

 

 

 

 

Source : Slate

 

 

 

 

 

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