Mauritanie : un gouvernement de technocrates en quête de résultats

Depuis le coup de gueule du président mauritanien Ould Ghazouani sur la lenteur de l’exécution de son programme, le gouvernement est au taquet et semble avoir tiré les leçons en doublant la cadence. En première ligne, le premier ministre et les super ministres de l’intérieur, des affaires économiques, de l’éducation nationale et des ministres qui sont censés conduire les actions prioritaires au niveau de la santé, de l’agriculture et de l’élevage, de l’hydraulique et de l’assainissement.

La technicité du gouvernement de Ould Bilal n’est plus à démontrer. Du premier ministre, ingénieur en aménagements hydrauliques au super ministres des affaires économiques, polytechnicien et ancien patron de la SNIM et de la banque centrale, de l’intérieur géophysicien et ancien Haut-commissaire de l’OMVS en passant par les ministres de la santé docteur et spécialiste dans les programmes de santé de la mère et de l’enfant, de l’agriculture, ingénieur agronome, de l’Elevage en droit économique international et Développement, de l’hydraulique et Assainissement, connaisseur du mécanisme des partenaires au développement, des pêches et de l’économie maritime, énarque de France.

Le plan de relance économique pour faire face à la crise sanitaire provoquée par la pandémie covid-19 propulse sur la scène médiatique le premier ministre sur tous les fronts et qui préside les comités interministériels sur les priorités du programme quinquennal. C’est le ministre des Affaires économiques et des secteurs productifs Kane Ousmane qui apparaît comme le chaînon le plus précieux du régime pour remettre le pays sur de bons rails après 10 années de corruption et de gabegie de l’ex-président Ould Aziz.

C’est le ministre crédible auprès des institutions internationales, des partenaires arabes, européens et africains. C’est le fer de lance du programme économique et maître d’œuvre de la nouvelle politique agricole, des investissements privés. Ses premiers résultats sont encourageants. Il a réussi avec la patronne de l’agence pour la promotion des investissements à engranger plus de 12 milliards nouvelle monnaie qui vont générer 3300 emplois directs et 7600 emplois indirects dans les secteurs productifs. Le ministre de l’Intérieur Ould Merzoug est tout aussi présent sur les tableaux de l’insécurité avec la recrudescence du banditisme, des vols armés et viols notamment à Nouakchott et à Nouadhibou. Il est également actif au niveau de la lutte contre les stupéfiants avec les nombreuses arrestations de trafiquants de drogue.

C’est l’un des ministères le plus sensible et le plus exposé aux critiques de l’opposition et de la société civile à cause de sa politique répressive comme en témoignent les émeutes de R’Kiz et les manifestations des populations de N’gawlé dans le département de Tékane, victimes de l’expropriation de leurs terres par un homme d’affaires mauritanien.

Dans un contexte de covid-19, le ministre de la Santé Ould Zahaf occupe également la scène nationale et médiatique avec en première ligne la publication quotidienne d’un bulletin d’information sur les contaminations et guérisons et la campagne de vaccination qui pourrait surfer sur une quatrième vague qui plane surtout dans l’Assaba, nouvel épicentre de l’épidémie.

Le coronavirus aura confirmé l’urgence d’Etats généraux d’un secteur dysfonctionnel depuis plus de 60 ans comme l’éducation nationale qui vient de tenir ses assises nationales pour un nouveau système éducatif unique. C’est un satisfecit pour le ministre Ould Eyih qui entend corriger le système avec la réintégration des LN ( pulaar, sooninke et wolof) dans l’enseignement. Une réforme saluée par les forces démocratiques mauritaniennes et les associations nationales culturelles.

Les ministres de l’agriculture et de l’élevage sont incités à produire rapidement l’autosuffisance alimentaire. La nouvelle politique agricole devra permettre de mettre en valeur les terres agricoles surtout de la vallée au profit d’investisseurs nationaux et étrangers et d’irriguer les oasis au Nord du pays qui manquent cruellement d’eau. Et enfin le secteur de l’hydraulique et de l’assainissement est en train de bouger avec la quête de gros investissements pour équiper les régions et Nouakchott de réseaux d’adduction en eau potable et d’électrification.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 26 novembre 2021)

 

 

 

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