Bollywood – En Inde, le succès du film “Sooryavanshi” surfe sur l’islamophobie latente

Courrier international Le nouveau film de la vedette bollywoodienne Akshay Kumar fait un carton au box-office indien. Il est vivement critiqué pour associer les musulmans à des terroristes alors que les discriminations contre cette minorité se multiplient dans le pays.

Rien n’arrête Sooryavanshi au box-office. Le film, sorti le 5 novembre dans les salles indiennes, “a déjà engrangé 1,3 milliard de roupies” soit plus de 16 millions d’euros. Le drame policier qui porte en vedette Akshay Kumar, acteur réputé pour sa proximité avec le Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi et pour ses films aux relents chauvins, a reçu un accueil “largement mitigé de la part des critiques de cinéma”, écrit New Delhi Television sur son site internet.

Le succès du film en salle contribue cependant “au climat de haine et de discrimination auquel les quelques 200 millions de musulmans indiens sont confrontés chaque jour”, constate la journaliste indienne Rana Ayub dans une tribune publiée par The Washington Post. Sooryavanshi est dangereux”, estime-t-elle :

Dans un monde sain, l’industrie cinématographique indienne […] dénoncerait son islamophobie criminelle et effrontée.”

La journaliste met en garde le milieu du cinéma. “Si Bollywood continue cette descente agressive dans le nationalisme et la haine, Bollywood aura du sang sur les mains”, assène-t-elle.

Criminalisation des musulmans

 

“L’opposition ‘bon musulman-mauvais musulman’ est le thème clé de Sooryavanshi d’Akshay Kumar”, abonde le site d’information The Quint. Dans nombre de scènes, Akshay Kumar qui incarne le personnage principal explique au “mauvais musulman” ce qu’est un “bon musulman”. Mais le problème ne se limite pas à cette opposition, selon The Quint :

Beaucoup de choses qu’un grand nombre d’Indiens musulmans ressentent, disent ou font dans leur vie quotidienne sont associées au terrorisme dans le film. (…) Par exemple, les seuls musulmans montrés en prière sont des terroristes. Les seuls à s’adonner à des actes religieux tels que la lecture du Coran (…) sont des terroristes.”

La sortie du film intervient dans un contexte de multiplication des attaques contre les musulmans en Inde. “Il semblerait que les réalisateurs du film n’en ont pas conscience ou choisissent de ne pas en avoir conscience”, ajoute The Quint. “Quiconque élève sa voix contre l’oppression est désigné comme terroriste”, dit justement l’un des terroristes dans le film. Une réplique qui résonne cruellement avec la réalité indienne.

Lire la suite

Source : Courrier international

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page