Mauritanie :  ce que cache la loi sur les symboles nationaux adoptée par le parlement

L’adoption au forceps de la loi sur les symboles nationaux par le parlement, est considérée par les observateurs comme une volonté de Ould Ghazouani de protéger l’Etat et l’armée. L’objectif non déclaré, est d’étouffer toutes les critiques sur l’épuration ethnique entre 1989 et 1991 sous le régime de Ould Taya.

En réalité, il s’agit de museler la presse indépendante et d’intimider les défenseurs des organisations nationales des droits de l’homme, des associations culturelles nationales, des militants anti-esclavagistes et contre le racisme d’Etat, des partis politiques et mouvements citoyens jugés extrémistes.

A regarder de près la procédure judiciaire qui a entouré l’adoption de la loi par les parlementaires de la majorité, force est de constater qu’il s’agit d’un scénario calculé dont l’objectif est de protéger l’Etat accusé régulièrement de racisme et les forces armées et de sécurité de bavures répétitives qui restent toujours impunies depuis plus de deux ans comme par le passé les exactions contre les 28 soldats négro-mauritaniens pendus en 1990 pour fêter l’indépendance.

C’est une loi liberticide qui étouffe toutes les libertés en Mauritanie et qui s’apparente à la loi d’amnistie de 1993 sous le régime de Ould Taya pour protéger les criminels de l’armée. Et politiquement c’est un poignard dans le dos de l’opposition qui s’apprête à participer à la concertation nationale approuvée par le président mauritanien. Dans ce contexte de tension, les observateurs s’attendent à un fiasco du dialogue.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 16 novembre 2021)

 

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page