
Les observateurs reviennent sur l’importante interview du président de la CVE-VR au journal Le Calame, véritable plaidoyer pour la justice sociale et une invitation au président mauritanien à s’impliquer au prochain dialogue politique. Pour Dia Alassane c’est un deuxième congrès d’Aleg qui peut solutionner la crise politique que traverse la Mauritanie.
L’histoire retiendra que le congrès d’Aleg du 2 au 5 mai 1958 avait rassemblé les élites arabo-berbères et négro-mauritaniennes autour de dirigeants des principaux partis, chefs tribaux et religieux et simples citoyens représentés par l’Union progressiste mauritanienne UPR crée en 1948, Entente mauritanienne ( section SFIO) en 1950, Association de la jeunesse mauritanienne en 1955, Bloc démocratique du Gorgol en 1957 et enfin Union des originaires de la Mauritanie du Sud en 1958.
C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’un rassemblement réunit toutes les composantes de la future nation mauritanienne malgré des divergences entre les participants notamment sur la gouvernance. Après plus de 60 ans d’indépendance, les Mauritaniens ont l’impression d’être toujours à la case de départ. Les différentes composantes nationales se regardant comme des chiens de faïence sur fond de velléités indépendantistes au Nord comme au Sud comme en 1958. Les regards sont tournés vers l’esprit d’Aleg. C’est le sens du deuxième congrès prôné par le président de la CVE-VR qui s’est livré cette semaine au journal Le Calame à quelques semaines du dialogue national attendu par la classe politique et la société civile.
Dia Alassane ne s’attend pas à un miracle parce qu’il sait avant tout que le contrat national est rompu depuis 1960 par les différents locataires du palais de Nouakchott et que maintenant le président mauritanien devra s’impliquer pour briser tous les tabous. Le dirigeant aussi du mouvement citoyen TPMN laisse penser que l’enjeu est républicain tout en rappelant que son combat reste d’actualité avec toujours l’exclusion des négro-mauritaniens et des haratines de l’état-civil.
C’est un grand souci pour les enfants d’aller à l’école faute d’enrôlement. Ce qui remet en cause l’école républicaine chère à Ould Ghazouani dont la réforme de l’éducation nationale s’enlise davantage dans des concertations qui n’augurent pas la participation de tous les acteurs du pays. Dia Alassane est convaincu que seule l’officialisation des LN et leur réintégration dans le système éducatif permettront de résoudre l’école mauritanienne. C’est une exigence de justice d’équité et de reconnaissance des composantes négro-mauritaniennes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 05 novembre 2021)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com